vendredi 14 mai 2010

L’électricité à quel prix ?

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Vendredi 14 mai 2010 :
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La bataille de l’électricité a pris un nouveau tournant cette semaine avec l’audition mercredi d’Henri Proglio, PDG d'EDF et Philippe de Ladoucette, président de la CRE (Commission de régulation de l'énergie) devant la Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale.
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Cette audition rentrait dans le cadre de la préparation au projet de loi sur la nouvelle organisation du marché de l'électricité (NOME), qui doit être examiné le 8 juin à l'Assemblée nationale. Sous prétexte de favoriser la libéralisation du secteur au nom de la sacro-sainte concurrence imposée par la vilaine Commission européenne, le gouvernement propose une mesure phare qui engage EDF à vendre à un prix compétitif 25 % de sa production nucléaire et ce jusqu'en 2025 aux autres fournisseurs sur le marché français (GDF Suez, Poweo, Direct Energie, etc). En contre partie, ceux-ci seraient donc capables de faire enfin des offres intéressantes et soutenir la concurrence d’EDF.
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Pour couper court à toute protestation sur un sujet plus que sensible, le gouvernement, la main sur le cœur, jure que sa loi n’aura aucune incidence sur les prix pour l’usagers et que les tarifs réglementés resteront de la responsabilité de l'Etat.
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Et l’inquiétude qui point est justifiée. Il existe un fait avéré : le prix de l’électricité en France est plus que compétitif, inférieur en moyenne de 30 % aux autres pays européens et 95 % des français sont restés fidèles à l’opérateur historique.
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Or, dans un monde où la rentabilité est devenue reine, c’est ce dernier point qui cause problème. Comment à la fois continuer à produire à faible coût avec un nombre d’usagers se restreignant ? A quel prix cette libéralisation doit elle se faire ?
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Le débat est là et on ne pourra pas l’ignorer longtemps
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Tous les analystes du secteur pensent cependant que les prix de l'électricité, en France, seront amenés à augmenter. Le gouvernement avait fini par résoudre le casse-tête politique récurrent de la hausse des tarifs du gaz, en en confiant la responsabilité à la CRE. Dans les prochaines années, il va de nouveau affronter les critiques de l'opposition, des syndicats et des associations de consommateurs sur l'inflation des prix de l'énergie.
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1 commentaire:

Unknown a dit…

Bruxelles va finir par libéraliser l'air et le vocabulaire. Voilà en effet deux produits qui sont, pour l'instant, scandaleusement gratuits !
Je crois que les français devront se poser la question si c'est vraiment cette Europe-là qu'ils veulent. De plus en plus de voix s'élèvent pour que la France quitte ce navire hors de tout contrôle citoyen. C'est tout de même incroyable que toutes les décisions de la commission de Bruxelles sont prises sans consulter les intéressés. Et les rares fois où le peuple donne son avis ("voir: constitution"), nos politiques passent outre. Démocratie, tu parles !