jeudi 8 avril 2010

Parler vrai est une nécessité

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Jeudi 8 avril 2010 :
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Un impondérable m’ayant empêché d’écrire le papier du jour, je me rabats donc sur un « marronnier », ces articles « bouche-trou » qu’utilisent les journalistes pour meubler un magazine tout en faisant de l’audience !
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Donc, tout simplement la reprise d’un article du blog de Jean-Luc Bennahmias sur le « parler vrai » publié le 25 mars 2010 :
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« Ne pas renoncer à parler vrai »
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« De la même manière qu'en sport, où le dopage a toujours une longueur d'avance, la démagogie devance bien souvent la Démocratie. Quitte à menacer son intégrité? On peut effectivement s'interroger! Certes le phénomène n'est pas nouveau: Disons le tout net, la démagogie est aussi ancienne que la démocratie. Cela n'en diminue en rien son aspect destructeur de l'intérêt général.
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Dans ces dernières décennies, le «vivre ensemble» s'en est trouvé considérablement déstabilisé.
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Au discours-programme de 1995 sur la «fracture sociale» de Jacques Chirac, dépourvu de tout acte permettant de la réduire, a succédé la promesse plus récente de Nicolas Sarkozy que l'Etat pouvait tout en matière de sécurité! Pire encore, le désormais célèbre (et démagogique au possible) slogan «travailler plus pour gagner plus», quand bien même les séniors, ou les salarié-e-s du temps partiel aimeraient bien travailler à temps complet !
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Dans ce contexte, la campagne régionale a également reçu sa dose ! Aux annonces cocasses de l'UMP du type «création de wagons dans les trains de banlieues réservé aux femmes», leur désinformation sur les questions de fiscalité locale, sur le supposé bilan catastrophique des régions de gauche dans leur petit «livre noir des régions socialistes», on répond à qui veut l'entendre que les régions constitueront demain plus encore qu'hier, un rempart de poids face à la majorité présidentielle.
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Au regard des prérogatives des collectivités territoriales, de surcroit en proie à une perte de l'autonomie fiscale, cela révèle de la tartuferie. En 2009, le budget global des régions représente 26,6 milliards d'euros, soit 2,5% du total des dépenses publiques! C'est incontestablement une coquette somme, mais au fond, la plupart des dépenses locales destinées aux lycées, aux transports régionaux, à l'aide à la formation professionnelle correspondent à des postes budgétaires structurels largement consensuels. De ces faux semblants, de ces promesses convenues, la majorité de nos concitoyens (plus de 23 millions au premier tour) ont préféré s'en éloigner et se réfugier dans l'abstention.
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C'est indéniablement la donnée clé de cette échéance politique sur laquelle l'ensemble de nos formations doivent aujourd'hui plancher avec humilité et autocritique. Pour beaucoup de nos concitoyens les politiques «ne servent plus rien». Un slogan simple et bref qui exprime toute la déconnexion entre l'élu et le citoyen, ainsi que la décrédibilisassion de la classe politique, face à des citoyens désabusés. Comment alors recueillir les suffrages, sans céder à la tentation du discours simpliste, du slogan populiste et de la paresse intellectuelle ? Certes, il existe un «désavantage compétitif» à parler vrai. Les réalités économiques, sociales ou sociétales sont complexes tant à saisir qu'à théoriser. Le rôle des médias est primordial dans ce domaine. De part les formats courts, les slogans et autres théories rapides et rudimentaires y ont une place de choix. En matière de communication, la démagogie est souvent reine. La notion de «réseau social» est particulièrement des «amis» Facebook, à laquelle on a tous plus ou moins cédé, comme les 140 caractères de statut Twitter n'aident pas beaucoup! La prime à l'échappée démagogique, au coup permanent, à la visibilité, à la petite phrase dépourvue de sens... (cf. un député UMP qui réclame la démission de Raymond Domenech). Quoi qu'il en coute elle demeure régulièrement l'alpha et l'oméga des stratégies politiques. La France a besoin de débat de fond car nous avons besoin d'innover, sur les retraites, sur la sécurité sociale. De la même manière, le Développement Durable ne peut se résumer à un slogan, à une solution miraculeuse ou un énième effet d'annonce stérile. D'ou l'impérieuse nécessité de prendre un certain recul. De réfléchir, de dialoguer et de débattre. Ils sont généralement peu nombreux à y parvenir. Combien de démagogues pour un Mendès, un Delors, un Rocard, ou plus récemment un François Bayrou. Ce n'est malheureusement pas un gage de réussite, mais a contrario pas une raison de renoncer à «parler vrai»
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Jean-Luc Bennahmias
Député européen, Vice-président du Mouvement Démocrate »
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2 commentaires:

Anonyme a dit…

c'est un gag?

Jean-Claude Mathon a dit…

Je vous laisse juger par vous même pour la réponse.

Je ne suis pas sectaire !

Jean-Claude Mathon