vendredi 23 avril 2010

Parlons un peu des retraites !

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Vendredi 23 avril 2010 :
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Alors que les premières rencontres ont eu lieu concernant le lourd dossier des retraites, c’est François Bayrou qui a donc ouvert le bal.
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De nouveau, je ne peux que confirmer mon adhésion pleine et entière au système défendu par le Mouvement Démocrate, qui veut à tout prix pérenniser le système des retraites par répartition : « Pour nous, la pérennité de notre système passe par la constitution d’un système par points. Chaque citoyen aura acquis au cours de sa vie un certain nombre de droits, différents selon les cas, selon la durée, la pénibilité du travail... A partir de ces droits, chacun décidera lui-même de l’âge de départ à la retraite et donc du montant de cette retraite.
(…)
La gestion des emplois pénibles mérite une attention particulière. Nous ne pouvons, en tant que démocrates, nous satisfaire de départs prématurés à la retraite pour ceux qui exercent des métiers aboutissant à la réduction de leur espérance de vie. C’est en amont que l’on doit réformer les choses. Bien sûr, la priorité absolue est de réduire la pénibilité professionnelle. Au-delà, on doit envisager que ceux qui sont exposés à des métiers pénibles ne le soient que pendant une période limitée. Ils doivent ensuite être réorientés vers d’autres emplois. »
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C’est le seul moyen d’éviter la disparition progressive de la solidarité tout en défendant la ligne de l’individu et en sauvegardant la répartition. Des choix politiques seront nécessaires. Gauche et droite n'ont pas fini de s'affronter avec virulence sur ce thème, sans jamais dire trop fort que les retraites sont effectivement en grand danger.
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A ce stade de la réflexion, je pense qu’il est nécessaire de préciser ce qu’est un système à points. Dans ce système, les salariés « achètent » des points tout au long de leur carrière par le biais des cotisations. La pension versée au moment de la retraite correspond alors au nombre total de point accumulés multipliés par la valeur du point au jour de la retraite.

Quelque part, et toute proportion gardée, c’est déjà vers cela que sous tend notre système par le biais des « trimestres » à accumulés si l’on veut avoir une retraite à temps plein.
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Pour ma part, si je veux avoir une retraite à taux plein, il va me falloir travailler jusqu’à soixante cinq ans. Pour la plupart des gens issus du privé, c’est monnaie courante désormais pour ceux de ma génération et pour les générations suivantes vu l’âge d’entrée dans la vie active.
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A l'heure actuelle, le système est opaque, peu lisible, et source d’hésitation. Les salariés ont beaucoup de difficultés à connaître leurs situations exactes dès le moment où ils ont travaillés dans des PME. Il suffit de voir le film « Mammuth » pour prendre conscience de la chose. Avec un systême par point, il serait facile de connaître à tout moment sa propre situation, un peu comme actuellement avec les retraites complémentaires qui fournissent déjà un barème … par points !
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Il est également clair qu'un passage à la retraite par points entraînerait nécessairement une refonte complète du système, la fin de tous les régimes spéciaux et l’alignement du privé et du public. Savoir maintenant si c’est le public qui s’aligne sur le privé ou l’inverse est un débat intéressant mais qui risque, je le crains, d’être encore plus bouillant que celui sur les retraites tout court !
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Autre débat annexe qui aura son importance : la manière dont ces points seraient attribués et la transformation d’un régime à l’autre.
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Tout cela est à discuter sereinement car entrant dans le débat beaucoup plus vaste du choix de société que l’on désire.
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En attendant, j’attends les propositions des autres partis de l’échiquier politique qui, pour l’instant à l’instar du PS, préfère ne pas se prononcer.
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Et pour terminer ce papier, je ne peux que vous conseiller de visionner cette vidéo de Robert Rochefort, très pédagogique de surcroit, posant les enjeux de la réforme des retraites

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