vendredi 20 mars 2009

La Francophonie, l’autre appartenance

.
Vendredi 20 mars 2009 :
.
Aujourd’hui, jour mondial de la Francophonie, pas de papier de ma part mais la reprise d’un article écrit par membre éminent de notre mouvement habitant la commune voisine de Saint-Chamas, Jean-Pierre Cuq, président de la Fédération Internationale des Professeurs de Français
(FIPF)
.
« A l’heure des préparatifs de la campagne pour les élections européennes de juin, une autre appartenance majeure de notre pays risque bien de passer une fois encore inaperçue. Qui d’entre nous, en effet, sait qu’on célèbre chaque année le 20 mars, la journée mondiale de la Francophonie ? Sous sa forme institutionnelle, la Francophonie rassemble pourtant aujourd’hui, sur les cinq continents 56 Etats et gouvernements membres et 14 observateurs, soit plus du quart des Etats représentés à l’ONU.
.

Sa charte, fondée sur le partage d’une langue mais plus encore sur des valeurs de respect mutuel des peuples et de leurs cultures, sur l’entraide et la démocratie, est un modèle d’humanisme politique. Loin d’être le club aux relents passéistes et colonialistes que ses détracteurs idéologiques présentent complaisamment, elle est au contraire de plus en plus rejointe par des pays qui y voient entre autres avantages un moyen d’affirmer leur droit à la différence culturelle.
.
Le français est parlé par environ 200 millions de personnes dans le monde, ce qui le met aux environs de la dixième place en terme de locuteurs. Mais il se place au deuxième rang des langues mondiales en terme de répartition géographique, et son influence culturelle et politique reste sans commune mesure avec sa puissance numérique. Pour le Français, les Québécois, les Belges wallons, les Suisses romans, qui l’ont comme langue maternelle, mais aussi pour tous les peuples qui l’ont, parfois avec une ou plusieurs autres langues, comme langue officielle ou seconde, le français reste un instrument politique, économique et identitaire majeur.
.

Pourtant, il est partout menacé par le rouleau compresseur de l’anglais globalisé. Y compris dans notre pays où l’on presse de plus en plus le monde économique et universitaire à adopter l’anglais comme seule langue de travail et de publication, au mépris des consciences et même, souvent, de l’efficacité. Pourtant, là encore, comme nous le montre la résistance acharnée de nos cousins Québécois à la défense de leur langue et à leur culture, rien n’est inéluctable : c’est du courage de chacun d’entre nous, des choix que nous effectuons au quotidien que tout dépend. Mais aussi de nos choix politiques.
.

L’identité francophone est complémentaire de l’identité européenne. Elle rééquilibre nos regards vers le sud, vers le monde. Le partenariat des langues et des cultures développe une écologie linguistique aussi indispensable à la survie et au développement harmonieux de l’espèce humaine que l’écologie générale dont plus personne ne doute aujourd’hui qu’elle est d’une nécessité absolue pour l’avenir de notre monde.
.

En ces temps de crise, la journée de la Francophonie, ouverte, joyeuse, solidaire, doit rappeler à tous les citoyens français et francophones la fierté de leurs cultures et la confiance qu’ils doivent avoir dans l’avenir.
.
Jean-Pierre Cuq
Section MoDem Saint Chamas
.

.

Aucun commentaire: