jeudi 26 mars 2009

Vidéosurveillance efficace ou échec complet ?

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Jeudi 26 mars 2009 :
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La vidéosurveillance devient dans tous les pays civilisé la panacée à l’insécurité. Prenant exemple sur l’Angleterre, la France se couvre de caméra. Bien entendu, Vitrolles ne déroge pas à la règle et un réseau est en train d’être installé.
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Pour clore immédiatement toute polémique, je rappelle que la première initiative en vidéosurveillance sur Vitrolles ne provient pas de l’équipe Mégret mais bel et bien de la municipalité qui l’a précédé, en l’occurrence celle du maire socialiste Jean-Jacques Anglade.
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Ce système a été mis à mal sous l’époque Mégret par manque de moyen et d’entretien avant de tomber totalement dans l’oubli sous le premier mandat Obino qui redécouvre à l’aube de son second mandat les bienfaits de cette vidéosurveillance.
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Mais va-t’elle être réellement efficace ? Fallait-il investir un million d’euros pour un maillage de 34 caméras ? Quels moyens va-t-on se donner pour que cette surveillance devienne efficace ?
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Autant de question sans réponse pour l’instant pour notre ville. Mais on peut par contre se pencher sur l’exemple britannique.
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Notre « ennemi ancestral » est certainement le pays le plus surveillé au monde. Une politique de vidéosurveillance de grande ampleur a été entreprise dès le début des années 1990. Aujourd'hui, les caméras au Royaume-Uni couvrent la plupart des centres-villes, et de nombreuses gares et parkings. Les experts se battent sur le nombre de caméra, avançant des chiffres de grandes envergures, de l’ordre de 65000 à 500000, rien que pour Londres (on appréciera la fourchette digne d’une manifestation syndicale en France) et plus de 4 millions pour l’ensemble du Royaume-Uni. Scotland Yard avance lui le chiffre d’une caméra pour quatorze citoyens !
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Alors quel bilan de cette surveillance à la « Big Brother » ? (ou à la « Loft Story » suivant ce que l’on aime !)
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En Grande Bretagne, les services de police avoue d’emblée que la multiplication des caméras, très coûteuse, s'est heurté au manque de personnel pour analyser ce flot d’informations.
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Dès 2005, le gouvernement britannique avouait son impuissance à évaluer concrètement les premiers résultats. Scotland Yard, en 2008, était moins prudent et reconnaissait lors de la Security Document World Conference (22-23 avril 2008, Londres), l’inefficacité de cette politique, la qualifiant de « utter fiasco » (échec complet). Les policiers britanniques avançaient même le pourcentage de 3 % lorsqu’ils parlaient des délits résolus grâce aux caméras de surveillance. Les spécialistes anglo-saxons en sécurité de leurs côtés, continuent de pointer du doigt les carences matérielles des caméras, l’incapacité de la police à gérer un tel flux d’images et surtout la capacité d’adaptation des voyous et criminels.
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Pour ces spécialistes y compris ceux de Scotland Yard, la vidéosurveillance ne réduit pas la criminalité, mais la déplace vers des zones non surveillées. Un de ces spécialistes pousse même la provocation en déclarant que « les 500 millions de Livres sterling dépensées en dix ans pour développer et réparer le réseau de caméras de surveillance seraient plus efficaces, plus rentables s'ils servaient à payer des officiers de police patrouillant les rues ». En terme plus clair, vive la police de proximité dont la France semble depuis quelques mois se rappeler les bienfaits.
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Les USA, lors de la même conférence, ont tiré à peu près les mêmes conclusions que les experts britanniques, exhibant les conclusions d’un rapport du Ministère de la Justice confirmant que les systèmes de vidéosurveillance ont peu d'influence sur la criminalité américaine. Ils déplacent simplement le problème.
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Mais tous pointent du doigt une grave erreur commise par les politiques et l’opinion publique : le système de vidéosurveillance est prévu pour prévenir les incidents et non pour être massivement utilisé dans les enquêtes et prendre sur le fait un quelconque malfaiteur.
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Sur cette assertion, je rejoins pleinement les experts anglo-saxons. Il ne faut pas confondre vidéosurveillance et vidéo protection. Et la vidéosurveillance ne peut être efficace qu’avec une équipe derrière les caméras et une bonne liaison sur le terrain avec les équipes de la Police Municipale pour les infractions urbaines et de la Police Nationale pour les délits. Encore une fois, la police de proximité, dument en contact avec le PC de surveillance, doit être développée
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La vidéosurveillance ne pourra être réellement efficace que si une réelle politique d’exploitation des données est faite.
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Ceci dit, vue l’emplacement de certaines de ses caméras sur Vitrolles, elles me semblent plutôt dévolu à la surveillance routières et aux infractions routières plus qu’à une réelle surveillance. De même, je suis sceptique sur les exemples avancés dans l’article pour juger de leur efficacité. Pas d’exemple de prévention mais une utilisation a posteriori pour identifier les coupables et suivre le déroulement des faits.
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Mais comme nous ne sommes qu’au début de cette installation, on va attendre la suite pour juger sur pièce.
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1 commentaire:

Anonyme a dit…

Sur l'inefficacité de la vidéo surveillance:

http://vigiorange.hautetfort.com/archive/2009/03/26/videosurveillance-un-rapport-biaise-via-bug-brother.html