vendredi 20 novembre 2009

Un conflit qui s’éternise...

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Vendredi 20 novembre 2009 :
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Depuis deux semaines, Leclerc Vitrolles est touché par une grève qui n’en finit plus de durer.
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Et pour un observateur extérieur au conflit, la première chose que l’on peut remarquer, c’est que cette grève n’est pas sans rappeler la grève qui a touché le magasin d’Ibos près de Tarbes où la bannière déployée (« Leclerc, les salaires les plus bas ») avait fortement déplu. Les pressions et l’intoxication médiatique y sont de mises.
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La deuxième chose que l’on note, c’est apparition sur les forums publics d’internautes soutiens à la direction. Les arguments déployés par ces internautes sont trop étayés et trop au courant des pratiques de Leclerc pour émaner d’internautes lambda. Je pense que la direction de Leclerc a compris où le combat devait être mené et elle le mène sans état d’âme.
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Pour ma part, je suis surtout frappé par les revendications des grévistes. Pas de revendications ayant trait aux salaires mais des demandes se rapportant aux notions d’humanisme et de respect de la personne humaine, deux sujets que je peux difficilement ignorer !
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Donc, pour résumer, et expliquer de quoi nous parlons, les salariés grévistes du Leclerc Vitrolles réclament :
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« Le respect et la dignité,
- L’arrêt des pressions,
- Le respect des amplitudes et des pauses,
- Le respect des aménagements de poste identifié par la médecine du travail,
- L’arrêt du surcroit de travail et le remplacement des salariés absent,
- Le respect de l’hygiène, des conditions de travail et de la sécurité des salariés »

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Rien de bien nouveau sous le soleil si j’en crois ma fille qui a touché de très près elle aussi à la grande distribution pour se faire de l’argent de poche. Mais une réalité des pratiques courantes de ces grandes enseignes qui, sous le couvert de la défense du consommateur, principal cheval de bataille médiatique par exemple de Michel-Edouard Leclerc, défendent surtout les marges bénéficiaires et les dividendes !
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La présence sur le site d’Anny Courtade, l’emblématique présidente de la centrale régionale d’achat LECASUD (37 magasins, près de 900 millions d’euros de CA), propriétaires de deux magasins Leclerc au Cannet et Saint Raphael (155 millions de CA à eux deux) et bientôt propriétaire d’un troisième, démonte combien ce conflit est primordial pour le groupe Leclerc et qu’il est important que la pandémie ne gagne pas les autres enseignes.
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Si, de surcroit, Leclerc se retrouve doublement au cœur de la tourmente avec en concomitance à cette action, un article destructeur pour la chaine de distribution publiée par Le Canard Enchainée (comme par hasard introuvable dans plusieurs Leclerc de l’hexagone), l’enjeu devient de taille pour l’enseigne et dépasse largement le cadre vitrollais du conflit.

On y apprend ainsi que le 4 novembre dernier, la cour d’appel de Versailles a condamné le centre d’achat Galec à restituer 23.3 millions d’euros à vingt huit fournisseurs (et non des moindre) pour « pratique anticoncurrentielle », et cela sans même évoquer l’amende de 500000 euros accompagnant cette restitution.
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Que même Bercy se plaint du système Leclerc nous révèle cet article, reprochant au géant de la distribution d’être des « plus opaques » grâce à son système unique de franchise, de centrale d’achat en coopérative et de cautionnement bancaire par les autres magasins.
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Au fait, simple question, l’absence chronique des bouteilles d’une certaine « eau minérale naturelle pétillante » ardéchoise aurait elle un lien avec la présence de ces mêmes bouteilles dans les rayonnages du grand concurrent Carrefour ?
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Quand Carrefour propose cette marque, ce qui est rare il faut le reconnaître, elle est systématiquement en « rupture de stock » chez Leclerc !
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2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je n'avais pas vu ce conflit dans une optique élargie au niveau national. Mais maintanant que tu le dis ....

Anonyme a dit…

Moi ce qui me choque dans ce conflit, c'est que visiblement une large majorité des employé(e)s sont contre cette grève et les méthodes anti-démocratiques utilisées par les grévistes.
Cette grève doit certainement faire des heureux chez Aldi juste en face ou chez Carrefour un peu plus loin ...