vendredi 4 décembre 2009

Etre climat-alarmiste ne serait-il pas une bonne chose ?

.
Vendredi 4 décembre 2009 :
.
La polémique ne cesse de s’amplifier de part le monde mais rien où presque dans les médias et les cercles de pensées français, le tout à quelques jours de la Conférence de Copenhague. Pire, Phil Jones, directeur du « Climate research Unit » de l’université d’East Anglia et initiateur « involontaire » de ce pataquès suspend ses fonctions de directeur de ce labo de recherche climatique sans que cela ne soulève beaucoup de question au sein de l’hexagone.
.
Quoique l’on pense de cette polémique, cela fait vraiment désordre. Mais qu’en est-il exactement ?
.
A la suite de la publication de courriels confidentiels entre lui-même, les membres de son équipe et certains climatologues, Phil Jones est accusé d'avoir manipulé les données pour démontrer le réchauffement climatique. Problème, son laboratoire, ses publications, ses équipes, font références dans le milieu scientifique climatologique. Dans un premier temps, il avait minimisé l'ampleur des révélations contenues dans les e-mails, jurant qu’il ne manipulait pas les chiffres pour dissimuler un « déclin des températures » et que le prétendre était une « ânerie »
.
Maintenant, il faut se rendre à l’évidence : les preuves existent et il y a bel et bien eu « interprétation » des données dans le sens alarmiste. Ceci dit, n’est pas le travail des climatologues d’interpréter des données ?
.
Pour ma part, je ne vais ni jeter la pierre sur les climato-alarmistes ni sur les climato-pessimistes, ni entrer dans le débat technique de savoir qui a raison scientifiquement parlant.
.
Je me place sur un autre terrain : si jouer les climato-alarmistes permet à notre société de prendre conscience de la fragilité de notre planète, des risques patents d’une industrialisation et d’un urbanisme à outrance, si cela permet à notre société de « ralentir » le rythme effréné de notre développement, de revenir vers des valeurs plus humanistes de notre société, alors je serais ans hésiter climato-alarmiste.
.
Car, au-delà du réchauffement climatique, de la Conférence de Copenhague, du Traité de Kyoto, c’est aussi une qualité de vie qui est en jeu, une qualité de société, un mode de vie qui pourrait enfin prendre de manière plus équilibré, plus humaine, plus équitable, nos aspirations et nos ambitions de vie.
.
Vous l’aurez compris, dans mon esprit, notre société est à un tournant qui demande réflexion et qui ne peut se concevoir qu’en prenant en compte les contraintes environnementales. Sans retourner à l’âge de bronze comme certains voudraient nous le faire croire, une « décroissance contrôlée » n’est peut-être pas une solution à écarter d’office. De même, un Développement durable est certainement meilleur qu’une croissance économique à tout crin qui, finalement, humainement parlant, ne nous apporte pas non plus le nirvana !
.
Avoir trois voitures dont un 4X4 équipé de pare buffles (très utile dans nos contrés), une télé dans chaque chambre et l’écran plasma dernier cri dans le salon, le dernier mobile qui fait aussi le café que l’on a acheté dimanche dernier en se rendant dans la zone commerciale pour y manger un hamburger spécial triple XL à la sauce barbecue, sont-ils les critères nécessaires et incontournables pour être heureux et humainement responsable ?
.
Je ne le pense pas !
.
Je suis intimement convaincu que le moment est venu pour notre société de prendre leurs destins en main et que l’environnement peut être un facteur déclencheur à cette prise de conscience. Si pour cela un peu de catastrophique est nécessaire, je suis preneur !
.
.

1 commentaire:

Thierry Tamisier a dit…

Bonjour Jean claude, et merci de nous proposer des sujets de réflection. L'angle sous lequel tu poses la question du réchauffement climatique est interressant et j'ai envie de synthétiser une partie de ta pensée par un dicton; "qu'importe le flacon pourvu qu'il y ait l'ivresse" c'est à dire qu'importe la véracité de la démonstration scientifique si elle peut contribuer à faire avancer les mentalités.Mais c'est très dangereux, car cela ne restera pas une simple annonce et va imanquablement produire des effets. Je résumerais ainsi ma pensée, en disant que s'intérresser à la santé d'un malade c'est bien, mais diagnostiquer une grippe à la place d'un cancer risque de nous faire perdre un temps précieux.
Sur la question de la croissance il y aurait matière à un bon débat que nous pourrions organiser un jour entre nous, car dire qu'aujourd'hui nous sommes en croissance et que demain la préservation de l'environnement va peut être entrainer une nécessaire décroissance, cela dépend surtout de la manière dont on écrit l'équation économique. Car si l'on intégrait dans le calcul de nos années de croissance le cout écologique de toutes les bétises que l'on a cumulé on pourrait réaliser que la décroissance c'était hier et que la croissance c'est peut être pour demain.