mardi 22 décembre 2009

Retour sur Copenhague

Mardi 22 décembre 2009 :
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Malgré ce que l’on dit, malgré ce que l’on écrit, le sommet de Copenhague a malgré tout eu quelques points positifs si l’on prend le temps d’y regarder de plus près.
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Le point le plus important a été le fait que le monde reconnaît officiellement que l’activité humaine participe au réchauffement climatique. Une grande première par les temps qui courre. Alors, dans ce contexte, l’affirmation, même au stade intentionnel, de tous les pays de notre planète de faire l’effort de contenir la hausse de température à deux degrés doit malgré tout être salué.
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Ce bref moment de satisfaction passé, il ne faut pas se voiler la face. Le sommet de Copenhague a surtout été un barnum médiatique indécent, une mise en scène tapageuse de ce que la planète compte comme « ego » surdimensionné, comme bonnes intentions dégoulinantes.
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Au final, malgré les petits signes encourageants cités plus haut, un bilan très décevant qui ignore les engagements contraignants à l’encontre des pays industrialisés, qui ne pose aucune garantie de ces même pays à l’égard des pays les plus pauvres, pourtant en première ligne d’un réchauffement climatique inéluctable, qui ne définie aucune garantie ni contrôle pour mesurer les efforts de chacun.
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Malgré la bonne volonté de la Suède, présidente de l’Union Européenne, l’Europe n’a pas été capable d’afficher une unité dont elle aurait pourtant eu besoin et se retrouve au final marginalisé et donc incapable d’imposer ses vues pour changer le cours de l’humanité.
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A ce propos, brève digression dans mon propos, il faudra qu’à un moment ou à un autre que les français s’aperçoivent que, contrairement aux dires de notre hyper président, ce n’est pas lui qui fait l’Europe et encore moins qui parle au nom de l’Europe. Qui, au sein de notre Union, et encore plus à l’extérieur, l’a entendu parler hormis la caisse de résonnance des médias franco-français ?
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Mais, après ce constat, force est de constater que des pans entiers d’humanité doivent aussi être traité et non oublié. L’accès à l’eau, la lutte contre la faim, les continents « pauvres » assimilé à des décharges du monde industrialisé, les migrations humaines, l’accès à la santé, le droit de vivre décemment …
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Ces priorités, ces préoccupations qui sont les miennes sont heureusement celle aussi de certains leaders et partis politiques dont François Bayrou et le Mouvement Démocrate. Au moins, sur ce sujet là, je n’ai pas de divergence, que des convergences !
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Maintenant, concernant les émissions de CO2, principales pierres d’achoppement de Copenhague, la mise en perspective de certains chiffres le parait souhaitable pour une meilleure compréhension citoyenne.
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Globalement, la Chine est le pays le plus émetteur de CO2 avec plus de six mille millions de tonnes (6071) talonnés de près par les Etats-Unis (5769 millions de tonnes). Très loin derrière la Russie avec « seulement » 1587 millions de tonnes complète ce podium des rois de la pollution. La France, avec 369 millions de tonnes fait presque figure d’enfant sage dans ce tableau de l’horrible.
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On ne peut aussi ignorer que l’Europe, si l’on additionne les émissions de chacun de ses vingt sept membres, se classerait troisième pollueurs mondial avec environ trois mille sept cent millions de tonnes.
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Pourtant, ces chiffres alarmants et ces pays pointés du doigt doivent être tempérés si l’on s’intéresse, non plus au volume global émis par chaque pays, mais par le volume émis par chaque citoyen de ce pays. L’émission de CO2 par habitant aux Etats-Unis sont de 21 tonnes pour 6 tonnes par français, 4 par chinois et moins de une tonne pour un africain.
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Surprise : Les Etats-Unis sont toujours les mauvais élèves de la classe mais … la Chine se retrouve en position d’enfant obéissant dans cette course à la pollution. De ces différents classements, il ressort que les Etats-Unis et l'Europe totalisent à eux seuls près de 60% des émissions contre moins de 8% pour la Chine.
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Avec ce constat, il est évident qu’un objectif fixé à 20 % de réduction sur les émissions de CO2 mais basé sur des chiffres exprimés en valeur absolue appliquée à tous pays qui ne partent pas du même niveau de développement paraît injuste et trop difficile à atteindre pour les pays émergents. De même, fixer le même seuil à tout le monde est irréaliste et sans aucune considération des pays émergents. Il fallait planifier progressivement dans le temps et de manière réaliste le seuil potentiel des cibles visées.
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Enfin, en guise de conclusion, laisser de coté les ONG qui se battent pour certaines depuis plusieurs décennies avec ce problème est une erreur monumentale qu’il sera difficile de rattraper …
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