mardi 1 décembre 2009

Un présentateur dans la tourmente

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Mardi 1er décembre 2009 :
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L’Affaire Roselmack qui secoue le milieu politique provençal régional est quand même curieuse et me pose plus de question que ce qu’elle soulève en moi d’indignation !
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Rappel des faits : Harry Roselmack, le présentateur vedette de TF1, dans le cadre de son émission « Immersion » a décidé de prendre comme sujet les intégrismes et suit pour cela un juif, un catholique et un musulman. Ce week-end, il décide de filmer le projet du jeune musulman, Djamel, qui, dans le cadre du sacrifice traditionnel d'un mouton, pour l'Aïd, montre sa volonté de ne pas suivre les règles et de pratiquer ce sacrifice chez lui, chose totalement interdite par la législation française.
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Pour cela, « son projet à Djamel c'était de prendre son mouton, de le mettre dans le coffre de sa voiture et de partir avec son mouton » tente d’explique après coup Harry Roselmack
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Alors que le journaliste se trouve dans la voiture de Djamel, le mouton vivant dans le coffre, il se fait arrêter à la sortie de l’abattoir par la police municipale en présence d’élus de la ville de Marseille.

Fin du rappel des faits et début des interrogations

Il me parait évident tout d’abord que le journaliste n’a pas provoqué la tentative de faude mais a suivi sans intervenir le fautif, comme cela se fait dans le cadre des caméras cachées.

Il me parait aussi évident qu’aussi bien le fraudeur que le journaliste manque « d’entrainement » car il est beaucoup plus simple de se procurer un mouton vivant auprès d’un éleveur que tenter de le sortir clandestinement d’un abattoir surveillé par la police justement pour éviter ce type de débordement. Pour mémoire, les coffres des voitures sont systématiquement ouverts par la police municipale pour vérifier la conformité de l’abattage.

Il me parait donc curieux que les deux hommes aient pu penser passer à travers les mailles du filet et me font plus penser à des pieds-nickelés de l’information qu’à un journaliste et son sujet !

Il est aussi curieux que le journaliste, pourtant conscient du forfait qu’il est en train de filmer, demande, autorise ou pousse le jeune homme à arrêter son véhicule à hauteur d'un groupe d'élus marseillais, dont Martine Vassal, adjointe au maire de Marseille et la sénatrice (PS) Samia Ghali, pour engager la conversation et poser la question de savoir quelle serait la réaction des élus s'il leur « disait qu'il avait un mouton dans son coffre pour qu'il puisse être abattu, selon les méthodes traditionnelles, au domicile du jeune homme »
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Il est enfin curieux de constater que ce fait divers soit découvert par des élus présents sur les lieux ce jour là, même si la présence des dits élus était normale vu le contexte.
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Alors, que penser de tout cela ?
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Le journaliste n’aurait il pas résisté à l’appel du cliché choc et vendeur « d’un mouton égorgé dans une baignoire des quartiers nord de Marseille par un jeune musulman intégriste », cliché quand même plus porteur pour les médias de l’audiovisuel qu’un mouton tué dans un abattoir dans les règles de l’art ?
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Décidément, les médias ont une curieuse conception de la réalité !
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Enfin, en guise de conclusion, je rappelle que depuis 2002, un arrêt du conseil d'Etat encadre les abattages. Les abattages clandestins sont passibles de 7.500 euros d'amende et jusqu'à 6 mois de prison.
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