vendredi 18 décembre 2009

Les prêts toxiques n sont pas l’apanage de la gauche !

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Vendredi 18 décembre 2009 :
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Lors du conseil municipal de Vitrolles s'étant déroulé hier au soir, les finances de la ville n’ont pas été, une fois n’est pas coutume, au centre du débat, même si elles ont été brièvement abordées par le biais d’une délibération.
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Ce bref débat permis à l'opposition d’affirmer avec force que seule les municipalités socialistes ou communistes étaient tombées dans le piège des emprunts toxiques et avaient demandé l’aide de l’Etat.
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Je suis malheureusement au regret de contredire cette affirmation. Cette triste réalité n’est pas l’apanage des communes de gauche. Elle touche aussi les communes de droite pour la bonne et simple raison que Dexia, « la banque partenaire des collectivités locales », est elle-même l’artisan de ce vaste naufrage.
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Pendant plusieurs années, Dexia a proposé des prêts à taux bonifié pour économiser les intérêts. Aujourd'hui, les bombes des produits toxiques cachées dans ces paquets cadeaux explosent.
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Chaque fois, l'offre avait été présentée de la même manière : la banque proposait de ne pas payer d'intérêts jusqu'aux élections (cantonales, municipales ou autres) puis de rembourser à taux variable, évitant aux élus d'augmenter les impôts en période de campagne électorale. Ce que les élus ne savaient pas, c'est que les taux variables en question étaient adossés à des valeurs extrêmement instables (taux de changes croisés, matières premières...), les fameux « produits toxiques » dont la crise financière a révélé les dangers. Et pourquoi ne le savaient-ils pas? Parce que Dexia ne le leur avait pas dit !
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Ainsi, parmi les municipalités qui ont plongé dans le piège, on peut découvrir Laval, actuellement socialiste, mais dont les « prêts toxiques » ont été contracté par la municipalité précédente, une municipalité … UMP. Saint-Etienne, elle aussi au cœur de la tourmente, a vu ses prêts contractés par une municipalité là aussi UMP même si maintenant elle est socialiste. Et nous pourrions avec une facilité déconcertante allonger la liste de ces municipalités de droite qui ont failli, contredisant ainsi les paroles de l’élue d’opposition.
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Toutefois, après cette démonstration, et à l’inverse de Christiane Allemand qui a laissé entendre que ces prêts étaient l'apanage de la gauche, je serais moins vindicatif dans mes affirmations et je ne laisserais pas sous-entendre que les prêts toxiques ont été contractés uniquement pas des municipalités étant de droite. Comme je n'affirmerais pas non plus l’inverse.
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Les municipalités qui ont répondu à l’appel des sirènes des prêts toxiques sont de tout bord politique sans distinction. Par contre, celles qui actuellement crient le plus fort pour demander l’intervention de l’Etat auprès de Dexia pour faire revenir « la banque des collectivités locales » à de meilleurs sentiments sont socialistes, probablement à cause du leader charismatique de la fronde, le président du conseil général de Seine Saint-Denis, Claude Bartolone, et du fait que les municipalités UMP n’osent pas aller à l’encontre du gouvernement qui a volé au secours de Dexia il ya peu.
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Je me permets enfin de rappeler à notre opposition que le président de l’Association des Maires de France a demandée lui aussi à l’Etat d’intervenir auprès de Dexia pour que la banque réorganise les prêts concédés aux municipalités. Et on ne peut pas dire que cette association soit de tendance dangereusement gauchiste !
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Alors, pourquoi demander à l’Etat d’intervenir ? Tout simplement parce que celui-ci est l’actionnaire principal et majoritaire de la banque Dexia !
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Et c’est ce point qu’il ne faudrait pas oublier. De surcroit, les prêts toxiques ne sont pas l’apanage de la droite ou de la gauche mais en plus ils ont été contracté via une banque dont le sérieux à l’époque n’était pas mis en doute, justement parce que banque des collectivités locales.
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Donc, oui, il faut demander à l’Etat d’intervenir auprès de « sa » banque si celle-ci oppose un refus net de renégocier les taux, amenant par ricochet certaines municipalités au bord de la faillite.
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Et peut être faire le procès de certaines pratiques bancaires !
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