mardi 7 septembre 2010

Les « Cabanons de l’Agneau », le scandale par excellence.

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Mardi 7 septembre 2010 :
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Les « Cabanons de l’Agneau », le scandale par excellence. Comment les administrations censées éviter ce type de dérive, qu’elles soient municipales, départementales ou nationales ont-elles pu laisser une telle situation se détériorer ?

Avant d’aller plus loin, remettons un peu en perspective cette dérive.

Au départ, un terrain appartenant à une vieille famille vitrollaise coincé entre la route nationale et les bords de l’Etang dans le quartier des Vignettes.

Ensuite, ce terrain divisé en cinq et loué à d’autres familles de la région qui y installent peu à peu des mobiles home à la « place des hangars et abris de jardin » déclaré au cadastre (les plus anciens datant des années 50). Ce qui devait à l'origine être de simples baraquements de fortune où ranger ses outils, s'est transformé, au fil des ans, en maisonnettes, coquettes pour certaines, dangereuses pour d’autres. Et ces 23 « cabanons » sont alors loués (environ 500 euros par mois) à autant de famille. En résumé, une situation que quelqu’un qualifia « d’empilement de propriétaires-locataires »

Au cours des années, ces mobile-homes deviennent de véritables cabanons et les ennuis commencent à la fois pour les locataires et pour l’environnement.

Une nouvelle loi, votée en 2007, interdit l'implantation de mobile-homes sur des parcelles isolées non constructibles. Mais cela ne semble pas troubler les propriétaires des dits mobile-homes.

En 2008, un premier scandale éclate mettant en lumière l’existence de ce quartier : la Société des eaux de Marseille, alertée, découvre que certains de ces cabanons rejettent directement dans l’étang de Berre leurs eaux usées domestiques. La mairie alertée lance une procédure d’urgence mettant en conformité les lieux. Parallèlement à cela, elle saisit les autorités compétentes pour demander l’expulsion et la destruction de ces habitats illégaux.

Mais cette péripétie n’empêche pas les propriétaires des mobile-homes de continuer à les louer tout en faisant le dos rond en attendant que la crise soit passée.

En juin 2009, la DDE escortée des gendarmes débarque sur le terrain pour constater la présence des cabanons. Pour les agents aussi bien que pour les gendarmes, rien de ce qu’ils voient n’est légal et tout doit être détruit en vertu de la loi littorale.

Et ce qui devait arriver arriva : au début de l’été, un locataire demanda des explications à ses propriétaires et ce fut le début du feuilleton de l’été digne de l’affaire Woerth-Bettancourt.

Donc, pour faire court et résumer une longue succession de révélations :

1/ Nous sommes en présence officiellement de terrains « vagues » non constructibles, interdiction renforcé par la loi littorale version 2007. Le lot initial a été divisé en cinq

2/ Vingt trois « cabanons » y ont été construits, les propriétaires reconnaissant l’installation de « Mobile-homes » mais rejetant les constructions en durs postérieures, toute l’œuvres des locataires successifs.

3/ Plusieurs cabanons sont dans un état « insalubre ». Les conditions sociales de leurs habitants sont telles qu’ils peuvent difficilement faire la moindre réparation. Les propriétaires ne reconnaissent que les « mobil-homes » et même s’ils avançaient les améliorations faites par les locataires successifs pour mieux louer leurs biens, ils ne reconnaissent plus ces mêmes améliorations.

4/ Les loyers, de l’ordre de 500 euros par mois, sont payés par les locataires qui reçoivent l’APL de la CAF. Pardon, petit rectificatif : les propriétaires de mobil-homes reçoivent cette partie, un peu moins des ¾ du loyer soit environ 368 euros.

5/ A la suite de l’explosion de cette affaire dans la presse locale, la CAF saisit par l’un des locataires pour le mauvais état d’un logement payé par la caisse, suspend les versements et, après un temps de réflexion, demande au locataire incriminé de rembourser les prestations fournis (Nous sommes chez Kafka sur ce coup là !)

6/ Les différentes recherches faites aussi bien par des organismes au dessus de tout soupçon comme l’UFC Que Choisir ou l’AMPIL démontrent la totale illégalité et la non existence légale des cabanons pourtant connu d’EDF ou de la SEM qui est intervenu en 2008 sur le site. Il semble aussi que les déclarations foncières faites à l’Etat ne soient pas le reflet exact de la situation sur le terrain (et là, sans m’avancer, je pourrais presque écrire que c’est un doux euphémisme).

Un groupe allant du NPA à l’UMP en passant par le PS, le MoDem, le PG, le PCF pour les politiques, des syndicats dont la CGT, des associations comme le DAL et l’AMPIL, de nombreux vitrollais et habitants des bords de l’Etang s’est constitué avec comme objectifs :

A/ Solidarité morale et financière autour de ces locataires
B/ Permettre aux familles de mieux faire face aux huissiers et avocats des propriétaires, ainsi qu’aux méandres de l’administration
C/ Trouver des logements plus décents à ces familles
D/ Empêcher qu’une telle situation se renouvelle

Quoi que l’on dise, quoi que l’on fasse, ces cabanons seront désormais détruits. Cela prendra le temps qu’il faudra mais cette destruction est inéluctable. Faisons en sorte que pour les habitants de l’Agneau, cette transition se passe de la meilleure des manières possibles.

Lien internet du blog des Cabanons de l’Agneau :
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3 commentaires:

bernard a dit…

PS ??? je n'ai vu personne mais tu dois avoir tes sources ...

Jean-Claude Mathon a dit…

Le tract est signé aussi "PS" dont acte.

Anonyme a dit…

Pour Bernard, actuellement dans le Bordelais ( pour son info, les rosés de la région ne sont pas les plus réputés, même frais ), le PS est effectivement partie prenante, 3 responsables l'ont confirmé lors de la réunion du collectif "Poste" qui s'est quelque peu télescopée avec la "Constituante" du groupe des Amis de l'Agneau.
Pour Jean-Claude, ton analyse-mise au point est parfaite.
A+. Albert.