jeudi 23 avril 2009

Le monde marche sur la tête

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Jeudi 23 avril 2009 :
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Je ne suis pas homme à approuver ce qui est en train de se passer dans de nombreuses entreprises, que ce soit les séquestrations de dirigeants d’entreprises, les destructions de certains symboles de l’Etat ou les menaces et molestations diverses et variés mais je ne peux non plus les condamner car elles sont la manifestation de l’exaspération de milliers de salariés qui ont l’impression qu’ils ne sont que des pions sur un échiquier où les « dès » sont pipés !
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Comment ne pas s’indigner devant le cas d’une papeterie vauclusienne, quintuple centenaire, appartenant à un groupe international qui dégage des bénéfices chaque année, 2008 compris, et qui ferme parce qu’ « elle ne dégage pas de bénéfice » ?
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Comment ne pas s’indigner quand on est salarié dans une grande usine berroise, filiale d’un groupe international renommé, à qui l’on donne 3000 euros de prime sur bénéfice fait par l’usine en 2008 et qui reçoit le même jour sa lettre de licenciement encore une fois parce qu’"elle n’est pas assez rentable" et que le maison mère préfère fermer ce site de production ?
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A ce niveau là, la crise à bon dos et qui oserait contester que notre monde marche sur la tête et va tranquillement droit dans le mur ?
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Et comment calmer la colère des salariés quand on constate que la bonne marche d’une entreprise n’est plus synonyme de sécurité et que, si l’on y regarde de plus près, l’action violente paye en limitant l’ampleur de certains carnages industriels.
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Mais on tombe dans une autre extrémité où le moindre mécontentement risquera immédiatement de dégénérer avec tous les risques humains que cela comporte.
.Et tous le monde, des patrons aux salariés, de se tourner vers les pouvoirs publics qui, coincés entre la gestion prudente et quotidienne de la crise et le nécessaire rappel aux lois qui interdisent les actions violentes, sont bien impuissants.
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D’autant plus que les élus locaux, quant à eux, ont une marge de manœuvre quasi nulle. Qu’elles sont donc leurs leviers d’action pour éviter la casse quand le gouvernement lui-même ne le peux et se trouve mené en bateau par un patronat qui pense plus au portefeuille de ses actionnaires qu’à la bonne marche d’un bassin d’emploi ?
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Reste pour ces élus locaux ballotés par les contraintes d’une économie mondiale devenue folle a afficher leur soutien politique mais il est évident que celui-ci atteint très vite ses limites et les salariés touchés par ces plans sociaux à répétition attendent autre chose qu’une tape sur l’épaule et un « je vous ai compris ! »
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Les élus, de quelques bords qu’ils soient, et quelques soient leurs opinions sur ces événements, n’ont pas fini de surfer entre condescendance, rappel aux règles, soutien inconditionnel et mots justes qui prennent en compte toutes les inquiétudes des salariés dans le climat orageux qui est désormais notre quotidien
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1 commentaire:

Anonyme a dit…

En rappel, un certain général avait déjà utilisé l'expression "je vous ai compris" en Algérie en s'adressant aux Pieds-Noirs qui voulaient rester Français.
La signification ultérieure fut hélas un synonyme de "sodomie diplomatique"