lundi 27 avril 2009

Transports en commun : le grand n’importe quoi

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Lundi 27 avril 2009 :
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A l’heure où tout le monde parle d’économie d’énergie, de développement durable, de défense de la planète, le développement des transports collectifs en mode de substitution au « tout voiture » est de nouveau à l’ordre du jour.
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Il y a encore beaucoup de travail à faire pour permettre à notre région PACA d’être compétitive du point de vue des transports collectifs. Et quand je dis « beaucoup à faire », je ferais mieux de dire « tout à faire ».
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En effet, prenons le département des Bouches du Rhône, ses presque deux millions d’habitants, sa grande métropole Marseille. Le constat est accablant avec tous les matins une asphyxie des autoroutes, des transports en commun ne répondant pas vraiment à l’attente des usagers, des TER qui joue à la loterie et surtout une infrastructure globale dépassée.
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L’axe routier Aix/Marseille est saturée avec près de 45000 déplacements/jours. Il devrait augmenter de près de 60 % dans les dix ans qui viennent. L’axe Aubagne/Marseille n’est pas au mieux de sa forme et son augmentation devrait être lui de plus de 80% sur la même période de temps.
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Ces augmentations ne peuvent être enrayées que si toutes les collectivités locales et tous les acteurs économiques y mettent du leurs et rendent les transports collectifs plus attrayants que ce qu’ils ne le sont actuellement.
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Je l’ai dit plusieurs fois : j’ai toujours milité pour une « carte orange » départementale. Ce que l’Ile de France arrive à faire, je ne vois pas pourquoi la région marseillaise n’y arriverait pas.
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C’est du moins ce que je croyais jusqu’à un passé proche. Le département des Bouches-du-Rhône entendant mon appel (je sais, les pieds qui gonflent !) se décident enfin à tenter de fédérer les neufs syndicats mixtes de transports se trouvant dans le département pour la création d’une billetterie unique, d’horaire harmonisé …
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A première vue, enfin une bonne idée sauf que … nous nous trouvons en présence d’un nouveau syndicat en charge de fédérer les autres (une sorte de mille feuilles) et que le syndicat de la communauté urbaine du Pays d’Aix ne s’est pour l’instant pas joint à cette démarche, la fragilisant et la rendant quasiment inutile quand on connaît le rôle central dans le département de la CPA.
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A ce propos, messieurs les élus de Vitrolles à la CPA, faite entendre raison à Maryse Joissains, du moins sur ce dossier, les usagers vous remercient par avance.
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Prenons maintenant l’exemple des TER. Il est évident pour toute personne normalement constitué que le ferroviaire est appelé à être l’un des arguments majeurs à la lutte contre le tout-voiture.
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Or, que constatons-nous ? Que l’offre TER est en partie inadaptée aux besoins des populations, que les incidents, les annulations, les grèves, font entrer ce type de transports dans la catégorie de « la roulette » et que rien ne favorise son usage intensif.
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Prenons un exemple concret : la halte des Aymards. Sur le papier, 41 TER la desservent. Sauf que les vitrollais n’ont pas encore répondu présent à cette halte qui n’est principalement utilisé que par les employés d’Eurocopter (ce qui à lui seul est déjà un bon début).
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La cause de cette désaffection des vitrollais ? Probablement l’éloignement de la gare, obligeant nombre d’entre eux à prendre une voiture pour s’y rendre. Une fois dans la voiture, pourquoi aller se garer aux Aymards et payer le parking alors que l’on peut se rendre sur Marseille en voiture ? Si on prend les quatre lignes « Z » des « les bus de l’étang » qui desservent les Aymards, leurs parcours pour y arriver ressemblent davantage à un parcours du combattant qu’au service efficace qu’ils devraient être. De surcroit, si on à la malchance d’habiter (au hasard) aux Pinchinades, il faut se lever à l’aube pour prendre l’unique bus matinal qui se rend à la gare TER (ou alors prendre deux bus en correspondance aux Pierres-Plantées).
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Autre aberration : A l’heure où la région se dote de TER à deux rames, le pôle des Aymards est dans l’incapacité de les accueillir. Sans compter le fait que l’aéroport, pourtant proche est ignoré. On aurait pu faire une desserte en site propre, mais cela est un autre combat. (Je sais, cela coute beaucoup d’argent mais l’enjeu en vaut la chandelle).

Pendant que je suis dans les aberrations : les collectivités locales ont dépensé énormément d’argent dans la rénovation de la ligne Aix/Marseille qui passe à « une largeur d’autoroute » de la vaste zone commerciale de Plan-de-campagne. Il est évident qu’un pole d’interchange a été construit à cet endroit là pour permettre une meilleure desserte. Comment cela non ? Qui peut expliquer cette aberration ?
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Une petite troisième aberration pour finir pendant qu’on y est. On renforce les liaisons routières entre l’aéroport et Aix en car alors qu’une ligne SNCF existe entre les Aymards et Aix passant par Rognac, Ventabren et Les Milles. Pourquoi ne pas créer une nouvelle ligne (comme le réclame notre ancien maire Jean-Jacques Anglade), qui permettrait, entre autres, de désengorger la fameuse RD9 ? Je sais, la Direction de l’Equipement étudie enfin cette solution, il était temps
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Donc pour résumer, je suis un adepte des transports en commun et je veux les employer pour me rendre à mon travail : d’abord un bus (le 24) jusqu’au Pierres-plantées, puis un deuxième bus (un Z quelconque) pour aller aux Aymards, puis un TER pour se rendre à Marseille, puis le métro(ligne 2, celle souvent en grève) pour aller place de la Joliette et enfin un bus (au choix heureusement) pour me rendre à mon travail …
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Où est ma voiture ?
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