vendredi 17 avril 2009

L’Europe fonctionne enfin !

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Vendredi 17 avril 2009 :
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L’Europe fonctionne enfin. ! C’est comme cela que les plus europhiles auront tendance à argumenter en parlant de l’arrestation d’Irina Belenkaya alors qu’elle allait tenter de sortir de l’Union Européenne avec sa fille, la petite Elise. Un mandat d’arrêt, appliqué à des milliers de kilomètres de son point d’origine, dans un autre pays, est donc la meilleure preuve que cette union européenne, sur un certain nombre de points, fonctionne.
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Pour les europhobes, cette arrestation montre seulement que quand on cherche vraiment quelqu’un, on le retrouve.
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Pour les sarkophobes, ils ne pourront pas s’empêcher de faire le rapprochement avec les origines de notre Président et s’interroger sur le fait que, justement, ce soit en Hongrie qu’elle a été arrêtée.
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Pour ma part, je dirais qu’il y a certainement un peu des trois explications et que moins prosaïquement, la Hongrie a certainement été très heureuse de mettre un peu plus dans l’embarras l’ours russe.
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Ceci dit, la fureur russe est grande. Non pas sur le fait que la petite Elise ait été rendue à son père (considéré là-bas comme un criminel recherché pour enlèvement d’enfant je le rappelle) mais sur celui qu’une ressortissante russe puisse être extradée vers la France.
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Cette fureur, à média ouverte sur « Russia Today », la CNN russe, disant tout haut ce que le Kremlin pense tout bas, transparait maintenant en France avec la venue en Arles de l’ambassadeur russe à Paris, pour rencontrer le père et discuter de la situation juridique de l’enfant. Et cette fureur touche aussi le bureau de l’AFP de Moscou
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Il est aussi vrai que je me pose la question de savoir qu’elle aurait été la réaction de la France si le père français avait été arrêté dans un pays étrangers et que la Russie ait réclamé son transfert vers Moscou. Je fais par contre abstraction de ce triomphalisme médiatique outrageant fait autour de ce retour en France, frisant l’indécence et la pornographie visuelle.
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Et je me prends à rêver d’un monde idéal ou père et mère puissent se partager la garde de leurs enfants sans plonger immédiatement dans un imbroglio diplomatique. Car l’équilibre d’un enfant ne doit pas être suspendu à des schémas diplomatiques, de surcroit d’une autre époque. Au lieu de se préoccuper en priorité des contrats de gaz, de la coopération nucléaire, de savoir si Poutine dirige ou non la Russie, il y a urgence de régler diplomatiquement par un accord solide la coopération entre France et Russie sur ce sujet là. Près de cinq cent dossiers sont en attentes de règlement, ne l’oublions pas.
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Quant à Elise, dans vingt ans, qu’aura-t’elle retenu des ses tribulations entre la Russie et la France, de ses deux enlèvements, de cette fuite aux confins de l’Union européenne, de cette arrestation puis de son retour triomphal sur le sol français ? Probablement rien de bon et les psychiatres risquent d’avoir du travail avec elle.
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Les guerres des adultes n'ont jamais fait le bonheur des enfants.
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2 commentaires:

Fournat Robert a dit…

Bravo pour ton commentaire, tu devrais l'exporter sur d'autres blogs ou le diffuser largement à toutes tes connaissances afin qu'il navigue un peu partout en France...
M'autorises-tu à le pomper et à le diffuser sur mon blog ?

Jean-Claude Mathon a dit…

Merci pour ton commentaire.

Mes articles sont "libre de droit" comme le dirait la presse ! Tu peux y aller sans crainte, c'est même conseillé

Cordialement

Jean-Claude Mathon