lundi 26 octobre 2009

Dans quelle ville voulons nous vivre ?

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Lundi 26 octobre 2009 :
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Notre société est à un tournant.
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A l’heure ou le libéralisme à tout crin a montré sa limite, à l’heure où les leçons du dernier crash n’ont visiblement pas été comprises, à l’heure où nos gouvernants ne songent qu’à reprendre leur ancienne politique en la teintant d’un petit paravent écologique appelé « taxe carbone » sensé blanchir leurs actes inconséquents, il est plus que temps de se poser la question de savoir dans quelle société (et par extension dans quelle ville) nous voulons vivre.
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Le constat de départ est sans appel. Les ressources naturelles ne sont pas exploitables à l’infini et même, dans certains cas, en voie de disparition à plus ou moins brèves échéances. En une phrase : les ressources mondiales sont épuisables. Dans ce contexte, quel est l’avenir d’une politique qui se base sur l’expansionnisme de sa production ?
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Quand on sait que l’Union Européenne dépend encore à 80 % des énergies fossiles, qu’il est impératif d’être à la pointe des technologies dites propres, comment ne pas être sceptique devant le plan énergétique concocté par la Commission Européenne qui préconise de consacrer une part non négligeable de son financement au nucléaire, technologie que personne désormais, même les plus consensuels, ne met dans la catégorie des technologies de pointe et d’avenir, au détriment des nouvelles technologies énergétiques ? C’est le choix énergétiques qui est en cause et, par extension, les priorités de la recherche européenne.
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Quant à la taxe carbone, au départ une très bonne idée qui, comme toutes les très bonnes idées en France se traduit dans les faits par une mascarade, qu’en penser ? Comment le gouvernement a-t-il pu en arriver à un tel manque de visibilité dans ses propositions, à exclure l’électricité de ce dispositif et surtout adopter un barème aussi faible dont on ne sait rien sur sa progression dans le temps ?
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Tel qu’elle nous est proposé, nous avons devant nous une taxe qui va, un comble, exonérer les entreprises les plus polluantes et frapper les ménages sans aucune considération pour leur situation sociale. Que l’on soit Rmiste ou assujetti à l’ISF, que l’on ait les moyens financiers de s’adapter ou que l’on subisse les aléas de la vie sans pouvoir choisir son mode de vie, la réversion sera la même. Donner 112 euros à un foyer modeste ne sera pas suffisant pour entraîner ces substitutions ; quant à ceux qui ont des revenus importants, 112 euros n’a aucune influence sur le portefeuille de cette classe là.! La France est sensé être égalitaire mais je ne voyais pas l’égalité sous ce jour là.
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Oui, on peut se poser la question : quel est notre avenir ? Quel avenir réserve-t'on à nos petits enfants ?
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Une piste de réponse existe, vieille comme le monde : « après nous, le déluge » ! Sauf que ce « déluge » touchera mes enfants et mes petits enfants et là, on ne peut pas dire que j’apprécie pleinement ce type de politique !
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Les problèmes environnementaux sont donc au cœur des questions majeures de notre avenir, voire même « LA » question et l’enjeu de la décennie qui s’ouvre devant nous.
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Toutefois, un grave problème se pose pour faire comprendre les enjeux de cette question. L’image véhiculée par l’écologie est entachée pour nombre de citoyen par la sur-représentativité médiatique de certains trublions trop prompt à dénoncer les errances de notre société en pointant du doigt les dérives matérialistes de celle-ci. Or, en faisant cela, l’écologie est alors perçue comme un retour au moyen-âge au lieu d’une prise de conscience de notre avenir.
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Et nous obtenons alors l’effet inverse à celui escompté : loin de nous faire prendre conscience du danger, elle pousse à diaboliser ces « empêcheurs de tourner en rond » qui ne sont bons qu’à agiter le chiffon rouge d’un danger imaginaire.
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C’est à ce moment là que la pédagogie au jour le jour fait son apparition et que l’explication et l’action au niveau local doit être de mise.
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Au vu des enjeux écologiques et économiques, des impératifs de gestion d’une commune de bientôt quarante mille habitants, le développement durable doit faire partie intégrante d’un projet de ville responsable et efficace. Et l’entrée de Vitrolles dans la perspective de l’Agenda 21 un élément moteur de ces enjeux, de la réflexion et de cette prise de conscience collective que nous devons mener.
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En engageant Vitrolles dans l’Agenda 21, la municipalité a fait le premier geste d’une démarche qui se doit d’être exemplaire. Il est aussi du devoir de la municipalité de montrer l'exemple en créant une dynamique forte autour du Développement durable. Outre le fait qu'elle doit inciter ses citoyens à des usages plus écologiques et en usant elle-même les arguments qu'elle avance.
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A l’heure où beaucoup de voix s’élèvent pour qu’une filière « Bio » performante existe, pour qu’une agriculture véritable soit mise en place, pour que les produits dans nos assiettes soient mieux surveillés ; il est du devoir d’une municipalité qui veut s’engager sur la voie du Développement durable de composer avec tous les acteurs existants dans ce domaine.
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Car il y a du travail au niveau local. Nous avons à nos portes l’Etang de Berre, le plus vaste étang d’eau salée d’Europe qu’il nous faut préserver … que dis je, sauver, le Plateau de l’Arbois qu’il faudrait éviter de bétonner à tout crin ou de transformer en vaste décharge de la ville d’Aix, de trop rares terres agricoles sur lesquelles lorgnent les promoteurs, une urbanisation en dépit du bon sens qu’un PLU digne de ce nom devrait tenter de corriger, une autoroute balafre, un centre commercial verrue, …
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Et pour terminer ce papier là où je l’ai commencé, il est plus que temps de se poser la question de savoir dans quel type de ville nous voulons vivre !
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3 commentaires:

bernard a dit…

et si pouvons nous faire confiance à des élus socialos qui sont toujours dans le flou pour l'urbanisation du plateau ...

phgardiol a dit…

Non, Bernard, tous les élus ne sont dans le flou sur cette question. Ph Gardiol

phgardiol a dit…

Cher jean Claude, tes propos témoignent d'une prise de conscience qui ne peut que me réjouir.Juste un mot cependant sur ces "trublions" dont tu dénonces les excés pour te rappeler que les écolos tiennent ce discours d'alerte depuis plus de 20 ans et que la réalité, ton article en témoigne, leur donne raison. Cessons avec ces faux procès sur un retour au moyen âge que personne ne revendique. Par contre, si tu veux parler des tenants de la décroissance, au-delà d'une radicalité que je ne partage pas, il y a, sur l'hyperconsommation, un vrai débat à mener. Amicalement. Philippe Gardiol