vendredi 4 juin 2010

Euro 2016 : quelques bémols

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Vendredi 4 juin 2010 :
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Résonnez hautbois, sonnez musette ! L’Euro 2016 est organisé par la France.
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Grâce à cet événement incontournable, les principaux stades de la région vont bénéficier de sérieux investissements dans les prochaines années. Le vélodrome à Marseille va ainsi couter de 150 à 200 millions pour le couvrir et l'agrandir.
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Mais il n’y a pas que l’Euro pour doper les infrastructures sportives. Le rugby et plus particulièrement le RCT vont permettre à Mayol de recevoir plus qu’un lifting pour être digne de l'élite du rugby français et européen. Avignon, jumelé avec Arles (un jumelage gagnant) va aussi recevoir une rallonge pour lui permettre de jouer son rôle en Ligue 1.
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Les collectivités locales n’ont pas le choix : elles doivent financer ces infrastructures sous peine d’être désignées à la vindicte populaire.
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Hors, nous savons tous que les finances de ces mêmes collectivités sont sous l’épée de Damoclès d’une réforme dont on ne connaît que les grandes lignes, grandes lignes on ne peut plus inquiétante.
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Alors que la crise appauvrit et que l'argent manque partout, la priorité est-elle vraiment d'investir dans les stades ?
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Beaucoup montent au créneau et posent ouvertement la question.
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Ne nous leurrons pas : ces travaux vont créer ou maintenir des emplois, ces équipements vont faire tourner l'économie et l'Euro 2016 aura des retombées mirobolantes.
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Sauf que cette annonce tombe dans un calendrier pour le moins maussade alors que le moral des français est au plus bas, les finances publiques au bord de l’apoplexie, que les demandeurs d'emploi, les smicards ou les retraités aux pensions indécentes peuvent être dubitatifs devant ce déferlement de promesses financières. Que penser lorsqu’on peine à financer nos retraites et que l’on trouve d’un coup de baguette magique des centaines de millions pour l’Euro 2016 ?
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Les milliers de clubs amateurs qui rament au milieu de subventions peau de chagrin et d'équipements à bout de souffle voudraient aussi bénéficier de ces attentions qui leur permettraient d'assumer leur rôle dans les sports de masse. Leur mission est de fédérer, créer du lien social, pas facile quand les vestiaires prennent l'eau et que les terrains sableux sont défoncés, sans même parler de la violence qui gangrène de plus en plus ces milieux.
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Alors oui, comme le dit si bien Jean-Luc, « Le football est une passion partagée par des millions de Français. Accueillir l'Euro 2016, c'est leur offrir la chance d'assister à des matchs superbes. 2016 sera une belle fête. »
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Mais il ne faudrait pas que sous prétexte de rénovation, l’essentiel soit sacrifié au profit de la vitrine.
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Prenons en compte tous le monde et nous n’y trouveront que du bonheur.
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