mardi 22 juin 2010

Quelle opposition locale ?

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Mardi 22 juin 2010 :
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Une conséquence inattendue de la « fête de l’amitié » organisée par l’APVE le 12 juin 2010 m’a amené à me poser la question du rôle et du devenir de « l’opposition ».
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Tout d’abord, un petit rappel des faits : La Provence relatant la fête de l’amitié écrit : « À la fête de l’Amitié, exit les clivages politiques ! » Et l’article, dans un court entrefilet, de vanter les mérites de cette fête qui permet de transcender les clivages politiques.
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Pourtant, surprise. Deux jours plus tard, l’une des responsables vitrollaise de l’'opposition municipale fait publier un communiqué dans lequel elle conteste ce « consensus » et cette belle harmonie.
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Cet épiphénomène m’amène à me poser la question de définir le rôle de « l’opposition » dans la vie locale, terme générique ne visant strictement personne
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Tout d’abord, qu’est-ce que l’opposition ?
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On désigne par opposition, les partis politiques, les mouvements, les personnalités n’appartenant pas à la majorité et donc s’y opposant.
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Dans cette optique, toute opposition constitue un contre-pouvoir. Elle permet d’éviter que la majorité, une fois parvenue au pouvoir, n’ait la tentation de mener une politique portant atteintes aux droits, libertés et intérêts des habitants. Son rôle est donc de dénoncer ces dérives, d’être vigilantes sur tous les dossiers et de ne pas hésiter à poser les questions qui fâchent.
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Elle ne doit pas non plus perdre de vue qu’elle représente la possibilité d’une alternance politique en participant à l’existence du pluralisme politique, base de la démocratie.
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Ce pluralisme permet de choisir librement ses gouvernants et il n’y a de choix véritable que si l’électeur peut se prononcer entre plusieurs possibilités. En cela le bipartisme que l’on tente de nous imposer, et de nous faire croire qu’il existe dans notre pays, est non seulement une hérésie mais aussi une rétrogradation dans le droit démocratique.
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L’opposition, en défendant aussi des idées différentes de celle de la majorité, en proposant un nouveau cours à la politique locale, permets aux citoyens éventuellement mécontent de la majorité de disposer d’un recours.
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Toutefois, faut-il malgré tout s’opposer à tout ? Bien entendu, non car s’opposer à tout, contester continuellement la majorité, même quand elle fait quelque chose d’évident, peut présenter cette même opposition comme « rancunière » et faire plus de mal au niveau de l’image qu’autre chose.
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Enfin, l’opposition permet aussi de renouveler le personnel politique : lorsque la majorité perd le pouvoir, une nouvelle génération d’hommes politiques peut trouver une place de choix dans l’opposition et se préparer ainsi à assumer des fonctions importantes à l’occasion d’une victoire à venir.
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L’opposition est donc sur le fil du rasoir, jonglant entre l’opposition systématique et l’approbation béate.
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Doit-on pour cela dépasser les clivages politiques ?
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Nous ne sommes ni au parlement ni dans un quelconque conseil régional. Si l’on fait fi des grands clivages politiques nationaux sur les grandes idées (retraites, perception des finances et du profit, …), opposition et majorité ont le devoir de dépasser ces clivages politiques pour le bien de leurs concitoyens.
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Pour la plupart des dossiers locaux, il existe des évidences. Il est amusant de constater combien, lorsque opposition, majorité et autres discutent de problème de terrain, les constats et les conclusions sont souvent les mêmes. Lors des dernières municipales, malgré quelques points de divergences, malheureusement sur des sujets très importants, les programmes politiques pour Vitrolles présentés par la droite, la gauche, le centre ou même l’extrême gauche se rejoignaient sur de nombreux points. Un véritable consensus politique !
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Prenons l’exemple emblématique des Vignettes et des Marettes : Toutes les listes sont arrivées à la même conclusion : il fallait faire quelque chose pour ce secteur. Toutes ont proposé la rénovation de la Maison de Quartier. Toutes ont proposé une meilleure desserte du quarter et un désenclavement, toutes ont proposé une rénovation de la plage.
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Seul point important de désaccord : fallait-il se diriger vers une « Marina » ou une « plage familiale » avec plusieurs propositions médianes entre ces deux extrêmes. Dans ce contexte, opposition et majorité ont d’importants points de consensus politique et pourquoi s’opposer quand les solutions proposées vont dans votre sens ?
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Par contre, un contrôle aiguë de la gestion, la dénonciation des dérives éventuelles de la majorité, la participation à tous les événements municipaux, la proposition de solutions alternatives, la mise en évidence de problème locaux non appréhendés, la critique positive de l’action municipale, sont les mamelles d’une opposition constructive au niveau local.
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Alors, oui, se rendre à la fête de l’Amitié, même organisé par un membre de la majorité, et discuter avec les membres du conseil municipal présent est le rôle d’une opposition qui se veut constructive.
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A moins que l’on opte pour une opposition destructive employée par un certain parti extrême qui est de critiquer quoi qu’il arrive sans proposer la moindre alternative. Mais cela est une autre histoire.
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1 commentaire:

bernard a dit…

je ne peux qu'être en accord avec ton analyse ... j'étais à la fête de l'amitié, organisée par une association dont le président d'honneur est effectivement un élu de la majorité, dont je ne serre pas la main, puisqu'on s'embrasse depuis déjà fort longtemps.