mercredi 12 janvier 2011

L’info du dimanche : Linvention de Hortefeux pour vendre Loppsi 2

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Dimanche 9 janvier 2011 :

La rubrique dominicale de mon blog, « l’info du dimanche », cette information locale, régionale ou nationale glanée dans la presse et qui m’a fait bondir de colère ou de joie durant la semaine.
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Le projet de « loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure » (dite « LOPPSI 2 ») s’inscrit dans un contexte d’inégalités et de régressions sociales majeures. Fourre-tout législatif, sécuritaire et illisible, ce texte annonce un nouveau modèle de société. Populations pauvres et précarisées, jeunes, militants ou internautes sont spécialement visés, mais toute la population est concernée car ce projet marque un recul général des libertés individuelles.
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Je ne vais pas débattre ici de tous les points qui m’inquiètent, ils sont légions. Je m’arrêterais simplement à ce fameux article sensé lutter contre la pédopornographie sur le net por le contrôle de l’accès à internet et le blocage de tel site. « Le prétexte est de lutter contre la pédophilie. Mais ces sites sont déjà bien cachés sur des réseaux parallèles, les autorités seront incapables de les détecter. Par contre, ils auront les moyens de filtrer les sites politiques, qui les dérange… »
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De surcroit, ceux sui nous impose ce texte, raconte n’importe quoi aux micros des médias. Et quand ce « n’importe quoi » est dit par le Ministre de l’Intérieur à une heure de grande écoute sur les ondes de RTL, Numerama, le journal du tout numérique ne peut s’empêcher de se mêler de ce débat. Et cela donne la violente charge que je vous propose de découvrir aujourd’hui.
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Bonne lecture …
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Pour vendre sa Loppsi, Hortefeux invente des mesures qui existent déjà
Guillaume Champeau - publié le Mardi 04 Janvier 2011 à 12h06 - posté dans Société 2.0

Pour lutter contre la recrudescence des vols, Brice Hortefeux annonce qu'avec la loi Loppsi 2, il sera désormais possible de bloquer l'usage des téléphones mobiles à distance. Mais, inexistant dans le texte du projet de loi, le dispositif est déjà mis en place depuis 2003 chez les opérateurs...

Invité sur RTL le jour du réveillon, le 31 décembre 2010, le ministre de l'intérieur Brice Hortefeux a été prié de commenter un document interne de la préfecture de Paris, selon lequel les vols avec violence commis dans les transports en commun de la région parisienne auraient augmenté de 39,3 % par rapport à l'année 2009. De janvier à novembre 2010, il y aurait ainsi eu 9501 vols commis avec violence (à l'arraché, avec violences physiques, ou par extorsion), contre 6281 sur la même période l'année précédente. Puisque la moitié des objets ainsi volés étaient des smartphones, dont encore la moitié étaient des iPhone, la Préfecture parle d'un "effet iPhone" pour expliquer l'envolée des statistiques.

Sur RTL, le ministre de l'intérieur n'a pas cherché à cacher ou amoindrir ce constat. Au contraire, il indique que sur le mois de novembre 2010, 75 % des objets volés concernaient des smartphones. "Face à cela, j'ai décidé de prendre plusieurs mesures", annonce-t-il. Parmi elles, une mesure "très importante, c'est que dans le cadre de la Loppsi 2, qui sera définitivement votée à la fin de l'année, nous allons changer le système des téléphones. Jusqu'à présent, lorsqu'il y avait un téléphone dérobé, on pouvait bloquer la carte SIM. Dorénavant, on pourra bloquer le téléphone".

"Ca veut dire que ça sera beaucoup moins attractif, naturellement, de dérober un téléphone. C'est ce qui s'est passé il y a 20 ans avec les autoradios. Il y avait des vols d'autoradios, et on a trouvé des moyens techniques pour les dissuader".

Problème : le projet de loi Loppsi adopté à l'Assemblée Nationale ne prévoit aucune mesure pour le vol des téléphones mobiles. Sauf à ce qu'un amendement soit introduit en seconde lecture au Sénat, la mesure annoncée par Brice Hortefeux semble tout simplement inexistante.

Ce qui n'est pas en soit surprenant puisque comme le note Tris sur son blog, "le blocage à distance d'un téléphone, ça fait un moment que ça se fait, notamment chez BlackBerry grâce au numéro IMEI".

Concrètement, lorsqu'un mobile est volé l'opérateur peut immédiatement bloquer la carte SIM dès que le vol lui est notifié. Mais il est aussi - depuis 2003 - possible d'aller déposer plainte au commissariat ou à la gendarmerie, pour ensuite communiquer le numéro unique IMEI du téléphone à l'opérateur, qui peut alors bloquer l'usage du mobile. La procédure est un peu longue, car il faut envoyer copie du procès-verbal de la plainte à l'opérateur, mais elle existe bien...

On ne voit donc pas très bien ce que Brice Hortefeux peut faire de plus, à part un effet d'annonce qui aura l'avantage de vanter les mérites d'une loi Loppsi très fortement contestée.
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