vendredi 21 janvier 2011

Une école à la dérive

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Vendredi 21 janvier 2011 :
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Le télescopage de problèmes professionnels avec une vie personnelle actuellement prenante me pousse à de nouveau à repousser la reprise de mes « réflexions ». Mais, je vous rassure tout de suite, ce n’est que parti remise !

En attendant, pour vous faire patienter, je me permets de reprendre le papier de Christophe Madrolle concernant l’immolation d’un lycéen en début de semaine. Ecrire que je partage les vues de Christophe un doux euphémisme puisque je suis à deux cent pour cent d’accord avec son analyse.

"C'est avec émotion que je pense aujourd'hui à cet adolescent et à ses proches. Je souhaite leur adresser mes pensées chaleureuses et mon espoir de le voir rétabli au plus vite. Au delà du drame humain, c'est bien l'institution scolaire et l'abandon de plus en plus marqué des enfants qui doit appeler tous les politiques attachés à l'École à réagir.

Cet adolescent était à la dérive depuis plus d'un an avec des résultats scolaires en chute libre et des difficultés familiales connues. Par ailleurs, il était racketté depuis plusieurs mois avec des vols à répétition. Malgré ces signaux de détresse évidents et une situation visiblement connu de tous, l’Institution scolaire n’a pas su détecter le désarroi et la douleur de cet enfant, ni le prendre en charge.

Ce n’est pas ici les responsables de l’établissement qu’il faut blâmer mais la politique comptable du gouvernement qui depuis plus d’une décennie réduit jour après jour le nombre d’adultes qualifiés et formés dans les établissements, laissant les enfants et les adolescents de plus en plus isolés et à l’abandon. Lorsqu’on enlève des adultes dans les établissements, c’est la loi de la cour de récréation qui devient la règle, et celle-ci ne peut être ni un modèle d’éducation, ni une organisation souhaitable pour protéger et guider les enfants.

Nous ne pouvons plus accepter que des postes de psychologues, d’infirmières scolaires, de personnels encadrant, de surveillants soient chaque jour supprimés tant l’absence d’adultes dans les établissements est un signal d’abandon pour les enfants dont les conséquences, nous le voyons aujourd’hui à Marseille, peuvent être dramatiques.

Même quand un État doit agir pour la réduction des déficits publics, il ne peut sacrifier ainsi son École, ses enfants et son avenir."

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