mardi 18 janvier 2011

Marine Le Pen, un crédo relifté

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Mardi 18 janvier 2011 :
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J’ai écouté, dimanche dernier, sur LCP le discours de Marine Le Pen lors du Congrès de Tours. Ce n’est pas du masochisme, simplement le fait qu’il faut connaitre les arguments de ses adversaires potentiels pour pouvoir les contrer. Il me parait évident que ce discours est un bel exemple de populisme à outrance flattant l’électorat frontiste dans le sens du poil. On y retrouve aussi un des leviers de la propagande d’extrême droite qui a fait les beaux jours de ce mouvement dans les années trente qui est de généraliser à l’extrême un cas particuliers pour stigmatiser une communauté/profession/personne, en complément de sentences à l’emporte-pièce sans aucune réalité économique ou historique.
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Le « piège » est alors tendue puisque si l’on veut s’opposer à ce discours, soit on perd beaucoup de temps à démontrer la vacuité des arguments avancées, sachant que généralement les partisans de ces partis sont convaincus de la justesse des arguments avancés et donc sourd à tout discours contraire, soit on fait de l’affrontement frontal avec le risque contraire de l’effet recherché.
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Pourtant, il ne fait aucun doute que le discours actuellement le plus démagogue possible a été entendu lors de ce discours. Surfant allégrement sur ce que je nomme personnellement « les légendes urbaines », dont on connait à la fois la difficulté à les combattre puis à les éradiquer, Marine Le Pen a tressé un collier pour le moins populiste à l’extrême, un collier que ses partisans attendaient avec impatience. Ils n’ont donc pas été déçus.
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Enfoncé le double battant de porte concernant l’Euro, chargé de tous les maux possibles et inimaginables. Défoncé le thème ô combien éculé des étrangers qui volent le travail des français. Tous les classiques passéistes du FN sont là.
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Mais il ne faut pas occulter l’apparition de thèmes surprenant dans la bouche des leaders frontistes comme les relocalisations, la mondialisation, le consumérisme … Ne discutons pas le bien ou le mal fondé de ces thèmes qui me rappellent, par la manière de le tes traiter, un autre front beaucoup plus à gauche, c’est simplement fort bien vivre avec son temps et surfer sur la vague du populisme français. La grandeur de la France ne pourra se faire qu’avec le retour de l'ordre de la société industrielle.
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Autre glissement de terrain, le quasi disparition des références au catholicisme, à Jeanne d’ Arc, aux valeurs traditionnelles de l’Eglise au profit d’une défense forte de la laïcité. Oui, vous avez bien lu, le Font National se convertit aux valeurs laïques ! A condition, bien entendu, que cette laïcité serve à combattre l’islamisme qui, selon le FN, gangrène toutes les couches de la société.
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Nous avons donc eu droit à un discours présentant un « nouveau » fond de commerce pour le FN dont on peut se demander s’il répond bien aux attentes de ses militants. Par contre, il est à peu près évident que cette manière de présenter les choses, dans le monde qui est le notre, ne peut, par son « populisme urbain » (mélange de légende urbaine et de populisme extrême), par son idéologie collant plus à l’air du temps, qu’attirer nombre d’électeurs à la dérive et créer ainsi un vivier politique plus stable.
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Un « crédo » relifté en quelque sorte, à suivre de près en tout cas !
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