vendredi 4 février 2011

La poste ; Retour en arrière

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Vendredi 4 février 2011 :
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Petit rappel : Jour « J » moins deux
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Comme vous le savez, car je l’ai évoqué plusieurs fois sur ce blog, je partage une passion avec notre hyper président et, je réponds à l’avance « Non, ce n’est pas Carla Bruni ». Je suis par contre fasciné, tout comme lui, par un grand homme politique de la IIIème République, peu connu du grand public, en l’occurrence Georges Mandel.

Or, je viens de (re) découvrir une des actions marquantes de cette référence politique, action que j’avais complètement oublié et que j’aurais aimé me rappeler au moment où notre hyper président s’est attaqué à ce chantier.

Donc, de 1934 à 1936, Georges Mandel a été Ministre des Postes. A l’époque, ce ministère n’est pas n’importe quoi. 158000 fonctionnaires irrigant le pays jusque dans les villages les plus reculés, une activité touchant le quotidien des français, englobant le courrier, la radio omniprésente et la télévision balbutiante.

Pour la Poste, son action est simple : une réorganisation totale des services voués à une profonde anarchie jusque là, la responsabilisation des agents pour les motiver e la création du service des réclamations, encore en activité de nos jours, mise en place des premiers transports de sacs par avions pour aller plus vite.

Pour le téléphone, même responsabilisation des « demoiselles du téléphone », développement du téléphone en zone rurale et des échanges interurbains, probablement le créateur du concept du téléphone pour tous.

A ce titre là, les « radios » étaient sous sa responsabilité. Et à l’époque, les radios avaient autant de poids sinon plus que les chaines de télévision de nos jours. Tous les foyers français possédaient leur récepteur radio et, aux heures de grandes écoutes, se rassemblaient pour écouter les programmes que ces stations émettaient dont, entre autre, le sacro-saint journal.

Or, il est « amusant » de constater que ce personnage de la droite traditionnelle, clémenciste à l’extrême, va poser les piliers de ce que l’on nommera plus tard… l’audiovisuel public !

Il va mener de front plusieurs combats dont le premier est la clarté des financements de ces mastodontes que sont les radios. Il supprime donc purement et simplement la publicité commerciale sur les postes d’Etat pour la réserver aux postes privés. Pour compenser la perte financière, il lance des campagnes incitant les français à payer une redevance radiophonique.

Ensuite, il s’attaque au programme en bannissant de sa politique concernant les radios étatique, la notion même de ce que nous appelons maintenant l’audimat. De même, il fait doubler la plage horaire de diffusion (16 heures par jour au lieu des 8 avant son arrivée) et surtout soutien la politique culturelle de ces radios hors du commun en multipliant les échanges musicaux et favorisant la diffusion des pièces de théâtres sur les ondes, si possible en direct.

Enfin, et surtout, c’est au niveau des journaux radiophonique que le changement est le plus flagrant. Le Radio-Journal devient sous sa protection un véritable journal d’information ayant la particularité de posséder une revue de presse. Or, Georges Mandel en personne veille scrupuleusement à ce que chaque journaux, chaque courant politique, soit traité de la même manière et représenté de la même manière. Tiens, tiens, j’ai déjà vu cela quelque part !

Pire, lors des campagnes électorales, c’est lui qui crée …la campagne officielle radiophonique, où chaque parti politique a droit au même temps de parole strictement identique … Cela ne vous rappelle rien ?

Service public pour tous, de la Poste à la télévision, voilà en filigrane sa politique. A l’heure où la définition de la Poste est mise en question, où la télévision est en crise, où la notion de service public est sur la sellette, il m’a semblé important de rappeler ce que nous devions à Georges Mandel, si souvent ignoré.

Et notre Président, pourtant lui aussi admirateur de ce politique de la IIIème République, devrait se rappeler l’œuvre de cet homme …
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