mardi 1 février 2011

Art SPIEGELMAN au sommet !

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Mardi 1er février 2011 :
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Petit rappel liminaire : Jour « J » moins cinq
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A croire qu’Angoulême a entendu mon coup de gueule de jeudi dernier puisque c’est bel et bien un étranger qui a été sacré cette année. J’espère simplement que Marine ne le prendra pas mal !
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En recevant, dimanche 30 janvier, le Grand Prix de la ville d'Angoulême, Art Spiegelman a-t-il remporté une distinction qu'il aurait pu recevoir il y a dix, voire quinze ans ?
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Créateur en 1980 avec sa femme, la romancière française Françoise Mouly, du magazine BD Raw, le dessinateur américain, figure de l'Underground, né en 1948 de parents rescapés de la Shoah, a en effet la réputation - erronée - d'être l'auteur d'une seule oeuvre, majeure certes : Maus, saga racontant la déportation des juifs de Pologne et réalisée à partir des souvenirs de son père. Publié au cours des années 1980 et 1990, ce récit graphique hors-norme utilisant le procédé du zoomorphisme (les juifs sont des souris, les Allemands des chats...) est la seule bande dessinée à avoir jamais remporté le prix Pulitzer. C'était en 1992. Vingt ans plus tard, Art Spiegelman présidera donc la 39e édition du festival d'Angoulême.
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Dans un duplex téléphonique organisé dimanche, le New-Yorkais a mêlé les remerciements et l'autodérision à double sens ("Vu mes pauvres talents en tant que dessinateur, je me sens un peu comme le président Obama quand il a reçu le prix Nobel de la paix"), et a rappelé qu'il a toujours défendu la bande dessinée francophone aux Etats-Unis, au travers de la revue Raw, "A l'heure où tout le monde parle de bande dessinée mondialisée, rappelons qu'Art Spiegelman a été le premier à publier en Amérique des auteurs comme Tardi, Swarte, Baru... Il est à la fois un penseur et un passeur de la bande dessinée. On castre la vision du personnage en retenant que Maus", estime l'auteur Benoît Peeters, son interlocuteur aux éditions Casterman.
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On peut supposer que l'auteur d'A l'ombre des tours mortes (Casterman) - autre livre important, consacré au 11-Septembre - aurait fait des choix semblables à ceux du jury 2011, présidé par Baru. Celui-ci a récompensé deux oeuvres exigeantes et subtiles, l'une intimiste, l'autre plus expérimentale : Cinq mille kilomètres par seconde (Atrabile), de l'Italien Manuele Fior, élu Fauve d'or du meilleur album, et Asterios Polyp (Casterman), de l'Américain David Mazzucchelli, prix spécial du jury.
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