dimanche 13 février 2011

L’info du dimanche : Les Calanques : Où en est on ?

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Dimanche 13 février 2011 :
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La rubrique dominicale de mon blog, « l’info du dimanche », cette information locale, régionale ou nationale glanée dans la presse et qui m’a fait bondir de colère ou de joie durant la semaine.
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Aujourd’hui, alors que la contestation à l’existence même du parc national des Calanques atteint son paroxysme, je pense qu’il est temps de faire un peu le point sur cet épineux sujet et constater où en est le projet.
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Donc, une analyse de Julien VINZET de Marsactu.fr que je trouve pertinente
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Bonne lecture
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Un parc national des Calanques bien diminué mais toujours debout
Par Julien VINZENT le 11 février 2011
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Parc des Calanques 2.0. La deuxième mouture de la charte du projet a été approuvée ce vendredi « par une très forte majorité, à défaut d’avoir l’unanimité » du conseil d’administration du groupement d’intérêt public (GIP) qui préfigure le parc, s’est félicité son président Guy Teissier, estimant que l’on avait atteint « le bon équilibre ». La V3 devrait suivre en avril, puis l’enquête publique cet été pour une création pour fin 2011.
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Coups de canif dans le périmètre
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La veille, les élus Europe Ecologie-Les Verts (EELV), dont certains participent directement à la concertation, faisaient pourtant entendre une tout autre musique : « je vais appeler NKM (Nathalie Kosciusco-Morizet, ministre du Développement durable) pour dire qu’il y a un souci et que les associations veulent revenir sur le périmètre initial », promettait Michèle Rivasi, députée européenne. Car, in fine, comme l’a précisé le préfet Hugues Parant, c’est la ministre qui tranchera et qui défendra le projet.
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En cause, le retrait du coeur de parc de la rade Sud de Marseille, îles du Frioul comprises, mais aussi « de la calanque de Port-Miou, du domaine de Fontblanche, propriété du conseil général, des communes de Ceyreste, de Roquefort-la-Bédoule… Et on a quatre communes à l’Est qui sortent du chapeau en aire d’adhésion », s’étonne Christine Sandel, conseillère régionale. Au final, « il y a eu une longue concertation et puis il y a deux mois tout disparaît et ce ne sont plus que tractations par derrière avec les élus locaux », dénonce-t-elle.
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Et Michèle Rivasi de se demander « si l’on se place dans une perspective nationale, d’intérêt général, de cohérence du parc, ou si on essaie de satisfaire chacun au niveau local. Ce ne sera pas Gaudin qui sera maire dans 25 ans et ce n’est pas pour lui qu’on fait le parc ! » A ces sorties acerbes avaient répondu dans la matinée de vendredi un blocage de l’entrée du Vieux-Port par plusieurs centaines de plaisanciers et pêcheurs, les marins de la SNCM donnent des idées… Reçus par le préfet, ils ont demandé « de retirer la rade Sud, ce qui était prévu, et parlaient surtout de leur place dans la gouvernance et de détails qui ne sont pas dans la charte et ne sont même pas du ressort du GIP mais du conseil d’administration du futur parc », a précisé celui-ci.
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Pas qu’ »un trait sur une carte »
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Tout en se disant convaincu que malgré leur déception, les écologistes « savent qu’il y a ce qui est souhaitable et ce qui est faisable et que le parc ne pourra pas se faire s’il y a une opposition trop nombreuse. On peut rêver de lui donner une amplitude extraordinaire, mais après il faut le gérer. Car ce n’est pas une réserve mais un outil de gestion : tracer des traits sur une carte c’est une chose, c’en est une autre de mettre en place un balisage, des panneaux, encadrer les usages… »
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Dans un communiqué, le Mouvement national de lutte pour l’environnement estimait de même « qu’entre le trop de parc et pas de parc du tout, il y a une autre voie, celle de la recherche du meilleur compromis pour une protection admise et assumée par tous et la recherche de formes contractuelles sur des objectifs partagés avec les différents partenaires », tout appuyant sur la question de la plongée commerciale, des moyens humains alloués au parc, de cohérence avec la politique d’urbanisme, de qualité de l’eau…
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Et reste à savoir si l’équilibre local satisfera les exigences nationales, et même internationales puisqu’il s’agit d’honorer les engagements de la France au sommet de Nagoya sur la biodiversité, qui seront notamment examinées par le conseil national de protection de la nature et le conseil d’Etat.
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Cassis et Marseille ravies
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De son côté, la maire de Cassis Danielle Millon (UMP), qui s’est battue pour troquer le coeur de parc pour la zone d’adhésion en ce qui concerne notamment Port-Miou et les vignobles cassidains, nous a servi une belle langue de bois lors de la conférence de presse : « je suis très satisfaite de l’assemblée générale et je pense qu’on va affiner cette charte, où il y a encore des choses à affiner pour que la version 3 soit presque parfait. Nous seront très fiers de ce parc national, et ce lieu magique le mérite ». Amen.
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Laure-Agnès Caradec, adjointe au maire de Marseille (UMP) en charge des espaces naturels, s’est elle félicitée que la charte ait pris en compte « la production de plusieurs pages du maire. La bonne représentativité des collectivités au sein du conseil d’administration (22 sièges sur 62, l’Etat en comptant 11, le reste étant réparti entre associations et experts, ndlr) est un bon point. » Et le retrait de la rade Sud aussi, nul besoin de le préciser. Un retrait qui avait également l’assentiment du maire du 1er secteur Patrick Mennucci (PS) et du conseiller municipal communiste, lui aussi basé dans le 1/7, Christian Pellicani, ce dernier s’interrogeant toutefois sur le devenir de l’archipel du Frioul.
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Pré carré
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Qu’en sera-t-il de Port-Miou, où EELV croient voir se dessiner des appétits immobiliers, tout comme dans les franges du parc à Marseille ? « Il y aura des obligations très fortes, la zone ne sera pas urbanisée. Il s’agit seulement de laisser la pleine compétence à la commune », assure le préfet. Ce dernier point, on avait compris. Et d’ajouter que que le parc, qui a déjà de quoi faire, ne gérera pas forcément mieux « cet espace qui est déjà aménagé » et donc moins crucial d’un point de vue naturel, « avec autant d’attention que la ville, pour qui il est essentiel ».
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Pourquoi pas, mais cela prépare un beau gruyère si on suit cette logique jusqu’au bout, et d’ailleurs le CG13 justifiait le maintien hors du parc de Fontblanche par le fait qu’il s’en occupait déjà très bien. Les pêcheurs ont « toujours géré [la] rade en professionnels responsables » assurait même Mourad Kahoul récemment dans La Provence. Les mérous et les thons rouges ne sont pas forcément du même avis…
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Quoiqu’il en soit Danielle Millon a donné l’assurance qu’elle « ferait de ce lieu une zone d’accueil, une porte d’entrée vers les calanques pour informer les amoureux de la nature ». Côté marseillais, Lionel Royer-Perrault, bras droit du maire du 9/10 Guy Teissier, il précise que « tout l’habitat individualisé en frange du parc sera classé en aire d’adhésion et les règles d’urbanisme conduiront à de l’éco-construction, de l’habitat diffus bien intégré. »
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Quant à la course à l’échalote qui a lieu sur les permis de construire autour du parc d’après EELV, « hormis un, les huit projets cités sont très éloignés. Notre volonté c’est de maîtrise l’urbanisation », ajoute-t-il. Si les actes de tout ce petit monde suivent les discours, le parc ne devrait finalement pas trop mal se porter…
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