lundi 19 mars 2007

Cesare Battisti

Lundi 19 mars 2007
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« Cesare Battisti a été arrêté au Brésil grâce à la coopération entre la police française et la police brésilienne. »

Dur a entendre.

Je connais Battisti, pas intimement, juste comme cela pour l’avoir croisé sur des salons du livre à l’époque où je m’occupais de la librairie BD de Jean-Félix. Bien évidemment, l’anarchiste qu’était encore au fond de son être Jean, n’avait pu l’empêcher de me présenter cet homme. J’en garde un souvenir mitigé, celle d’un homme torturé à la fois par son histoire intime et ses déchirures politiques, un homme au passé trouble et à la mémoire sélective, un homme recherché pour quatre meurtres et condamné par contumace à la peine de prison à vie.

A-t-il eu raison de faire ce qu’il a fait ou pas ? Je dois avouer que chercher une réponse à cette question là ne m’intéresse guère.

Je m’étais élevé à l’époque contre cette extradition pour cette simple raison : « Oui à l’extradition s’il est de nouveau jugé à son arrivée en Italie » Ce qui n’était pas envisagé par les autorités italiennes à ce moment là avançant l’argument « de ne point revenir sur la chose jugée. » La position est défendable si les procès avaient été fait dans les règles de l’art. Mais Cesare Battisti n’était point présent et certains de ses arguments de défense n’ont jamais été pris en compte. Le premier procès a été tenu à la fin des années de plomb, le second en plein sous la législature Berlusconi. Bilan : une peine de prison à vie par contumace.

Romano Prodi a applaudi l’arrestation, ce qui est normal, mais n’a pas pris position sur la tenue d’un éventuel nouveau procès. Je ne peux donc que de nouveau demander un procès équitable à l’Italie pour cet ancien terroriste.

En cela je rejoins complètement la position de François Bayrou qui a déclaré ce jour sur Canal + : « Ma position est simple, cet homme doit être jugé en Italie, il n'a jamais été jugé en sa présence (…) Cette cavale ne pouvait pas durer éternellement (…)le plus important, c'est le droit de tout homme, quand il est accusé, à avoir un procès en sa présence. (…) Quelle que soit l'horreur que m'inspire cette période, l'horreur que m'inspirent ces actes, dont je ne sais pas s'il est coupable ou pas, notre droit français, européen, occidental, c'est qu'un homme a droit à un procès en sa présence »

Enfin, un autre point me fait sourire cette fois-ci.

Cette arrestation survient en pleine campagne électorale, a un moment où Nicolas Sarkozy subit des turbulences à quelques jours de son départ du gouvernement et a besoin d’allumer des contre-feux pour faire oublier certains propos et un certain appartement …

Pure coïncidence me direz-vous !

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