mercredi 21 mars 2007

Sarkozy, Héritier de Chirac


Mercredi 21 mars 2007 :

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Verbatim de la déclaration de Jacques chirac concernant la démission de Nicolas Sarkozy


« Avec le premier ministre, j'ai reçu ce matin le ministre d'Etat, ministre de l'intérieur. M. Nicolas Sarkozy nous a fait part de son souhait de quitter le gouvernement lundi prochain, et ceci pour se consacrer pleinement à la campagne électorale.

Je l'ai accepté. Et cet entretien a été pour nous, pour le premier ministre et pour moi, l'occasion de saluer son travail, son engagement, ses résultats au ministère de l'intérieur.
S'agissant de mes choix personnels, les choses sont simples. Il y a cinq ans, j'ai voulu la création de l'UMP, et ceci pour permettre à la France de conduire une politique rigoureuse de modernisation, dans la durée.

Dans sa diversité, cette formation politique a choisi de soutenir la candidature de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle, et ceci en raison de ses qualités. C'est donc tout naturellement que je lui apporterai mon vote et mon soutien.»



Voilà, c’est chose faite. Jacques Chirac, à l'issue du conseil des ministres, mercredi 21 mars, Jacques Chirac a annoncé, que Nicolas Sarkozy quittera le gouvernement lundi 26 mars et lui a apporté son soutien pour la campagne présidentielle.

Le président n'avait pas caché qu'il indiquerait son choix très rapidement après la publication officielle de la liste des candidats, le 20 mars. Le soutien du chef de l'Etat, expédié en une phrase, n'est pas une surprise. A partir du moment où ses proches, parmi lesquels ses trois anciens premiers ministres (Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin et Dominique de Villepin) avaient annoncé l'un après l'autre leur soutien au candidat de l'UMP, il eût été curieux que M. Chirac fît un autre choix.

Je ne peux que remarquer deux ou trois choses dans cette déclaration sans chaleur
1 – S’il a salué le travail et l'engagement de Nicolas Sarkozy au ministère de l'Intérieur, il n’a soufflé mot de son programme et, de surcroit, n'a pas jugé utile de souhaiter publiquement sa victoire.
2 – Il n’a prononcé aucun mot concernant le stature de l’homme d’Etat
3 – Le soutien de Jacques Chirac, même du bout des lèvres, jette un sérieux trouble sur la « rupture » que Nicolas Sarkozy veut incarner.
4 – Elle met provisoirement un point final à 12 ans de relations houleuses entre le chef de l'Etat et Nicolas Sarkozy, qui avait soutenu en 1995 la candidature à l'Elysée du Premier ministre RPR de l'époque, Edouard Balladur, contre Jacques Chirac.
5 – Nicolas Sarkozy aura prolongé son bail au ministère de l'intérieur au-delà de ce qu'il avait prévu quand il y était revenu, en juin 2005. « Fin 2006, il faudra que je prenne l'air », avait-il confié au Monde, quand il avait été nommé place Beauvau par M. Chirac.

Cette liberté retrouvée peut cependant s'avérer à double tranchant, souligne un analyste proche du gouvernement : Nicolas Sarkozy coupera certes court aux accusations de confusion des genres mais ne sera plus qu'un candidat "comme les autres", sans la légitimité attachée à des fonctions ministérielles. Mais il n'aura pas pu rester aussi longtemps qu'il l'avait rêvé à la tête du ministère de l’Intérieur. Quand il s'était rendu compte que sa popularité dépendait étroitement de son image d'homme d'action, il était devenu soudain moins pressé de démissionner.

L'Elysée s'est interrogé, cependant, sur l'opportunité d'un soutien présidentiel, que M. Sarkozy réclamait à cor et à cri depuis des semaines, le chef de l'Etat étant supposé se placer au-dessus des partis. Il est apparu à M. Chirac qu'il ne pouvait répéter sous différentes formes son désir de peser dans la campagne et opter finalement pour la neutralité.

Il est vrai que Nicolas Sarkozy n'était pas le favori de Jacques Chirac, dont l'ancien Premier ministre Alain Juppé a longtemps été considéré comme le dauphin avant d'être rattrapé par les affaires judiciaires de la mairie de Paris et supplanté par Dominique de Villepin dans les plans du président. Sa fille Claude, elle-même, regrette en privé qu'Alain Juppé, «un véritable homme d'Etat», ne se soit pas présenté lors de cette élection. Mais le "clan" Chirac a décidé de s'accommoder de M. Sarkozy.

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