lundi 26 mars 2007

Fête familliale

Dimanche 25 mars 2007
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Aujourd’hui, j’échappe au marché de Vitrolles. Je reçois le ban et l’arrière ban de la famille pour les quatre vingt six ans de ma belle-mère. Un phénomène ma belle-mère : la vraie marseillaise, élevée dans l’arrière salle du bar de son père Place du Marché des Capucins

Mon beau-père, lui, c’est l’immigration réussi. Grec d’origine, il n’a jamais renié ses origines mais il proclame son attachement à la France, sauf peut-être lorsque la Grèce joue en coupe d’Europe ou du Monde !

Aujourd’hui, il est fier et trône au milieu de sa tribu. Trois de ses quatre enfants sont là, ses petits enfants et ses arrières petits enfants aussi. Sans compter quelques amis. Près de trente personnes réunis autour du buffet. On s’en doute, la plus ému, c’est ma belle-mère. Surtout que son fils est là. Lorsqu’il est là, tout le reste passe en retrait. Je lui demande ce qu’elle veut boire, elle me répond « rien ! » mais cinq secondes après demande à son fils de lui apporter à boire. Ma femme lui propose des toasts, elle décline mais quand son fils revient à la charge, elle accepte avec enthousiasme.

Il faut dire qu’Alexandre, c’est quelqu’un. Il s’est installé à Lunel il y a une vingtaine d’années pour se rapprocher de la famille de sa femme, des kabyles de la deuxième génération. Alexandre est fier de ce métissage et surtout de son fils ainé, parfaitement intégré lui aussi dans la culture provençale au point d’être « raseteur ». Alexandre, ce fut et c’est toujours le tout fou de la famille, celui qui n’hésite pas à dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Et, comme on s’en doute, pas franchement de droite. Pour parler franc, le PS s’est déjà la droite « quand on voit la politique qu’il pratique depuis vingt ans ! »

Comme j’ai promis à ma femme de ne parler ni de politique ni de religion, je me tiens tranquille, veillant à ne pas me laisser embarquer dans les grands débats d’idées. Il est au environ de quatorze heure lorsque, par hasard, je me retrouve avec Alexandre assis sur le banc au fond du jardin. Il est en grande discussion avec l’un de mes beaux-fils. Et là, je n’en crois pas mes oreilles. « Non, crois moi, la seule solution pour nous sortir du m**, c’est de voter Bayrou. Sans cela, on va avoir de nouveau droit à un 21 avril. ».

Ce n’est pas possible. Ce n’est pas mon beau frère qui a pu sortir une phrase pareille. Pourtant, je ne peux que constater que c’est bien lui. Pendant près de dix minutes, ce « dangereux » agitateur va faire le panégyrique de François Bayrou et de son programme.

Je le branche. On discute boutique durant une bonne demi heure. Deux de mes beaux-fils nous écoutent religieusement. Je constate avec satisfaction que sur ces trois là , deux au moins vont vôter pour François Bayrou. Quant au troisième, son indécision est telle que je pense sans problème arriver à faire pencher la balance vers nous.

Non, il n’y a pas à dire. Il se passe quelque chose dans cette campagne

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