mardi 13 juillet 2010

Coup de gueule viscéral

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Mardi 12 juillet 2010 :
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Les anathèmes et invectives lancés contre cette presse « fascisante » qui ose poser de vrais questions me laisse sans voix.
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Ce soudain déferlement de haine contre les personnes qui osent poser de vraies questions est aussi surprenant qu’indécent. Que le parti gouvernemental en soit réduit à de telles arguties pour se dédouaner de ses propres vices et turpitudes démontre par l’absurde la justesse des questions posées.
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Pour se défendre, on brandit le spectre des journalistes des années trente, ces redoutables charognards sans vertus « qui se vautraient dans les scandales pour faire le lit du fascisme ». Pour côtoyer depuis des années les écrits de ces journalistes des années trente, tant vilipendés de nos jours, si seulement nos journalistes actuels approchaient la moitié de la déontologie et du professionnalisme de cette époque là, les Eric Woerth, Nicolas Sarkozy ou Xavier Bertrand auraient beaucoup de soucis à se faire.
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C’est aussi faire peu de cas de journalistes comme Albert Londres (ou Pierre Bancal pour citer un journaliste marseillais), que nos amis gouvernementaux feraient mieux de relire avant de les accuser de tous les maux de notre propre société !
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Le parti gouvernemental préfère aussi allumer des contre-feux en mettant en avant le passé de ces mêmes journalistes, de ces mêmes politiques. Eddy Plenel, comme Lionel Jospin d’ailleurs, ont été trotskyste, c’est donc forcement une tare et démontre sans ambigüité le côté machiavélique des révélations actuelles.
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C’est encore plus malsain que ceux qui brandissent soudain cet épouvantail sont les mêmes qui s’offusquaient il y a peu de la chasse aux sorcières menées contre deux leaders de l’UMP qui, dans leurs jeunesses, avaient faits parti d’ « Occident ». Donc, Xavier Bertrand monte aux créneaux quand on écrit que Patrick Devedjian ou Gérard Longuet ont fait le coup de poings aux côtés d’Occident, que Hervé Novelli a frayé dans la même mouvance, mais désigne à la vindicte populaire les journalistes trotskystes. Il est probable que dans sa tête, Occident est plus légitime que le trotskysme !
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Tout cela pour dire que ce déferlement de haine, non seulement mal venue, mais aussi mal argumenté au niveau historique, décrédibilise plus ceux qui la pratique que ceux qui en sont victimes.
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Rajout du 12 juillet au soir après avoir écouté l’intervention de Nicolas Sarkozy
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Que vont dire désormais les chantres du sarkozisme qui, durant des semaines ont mis au pilori ceux qui osaient dire qu’être Ministre du Budget et trésorier de l’UMP était incompatible et touchait le conflit d’intérêt ?
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Que vont dire maintenant les chantres du sarkozisme puisqu’en citant de nombreuses fois le maitre d’hôtel de Liliane Bettencourt, il a non seulement légitimé les citations du site « trotskyste » Médiapart mais en plus il a ainsi tacitement reconnu que le site avait raison ?
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Je connais déjà la piste de réponse que nous pouvons leur conseiller : étant donné que le coup des journalistes des années trente ne marchent pas, il reste encore le coup de l’épouvantail du début des années soixante, en pleine guerre froide, quand on cherchait les officines de la CIA derrière tous les médias un peu « particuliers ». Damned, reste à trouver l’officine qui téléguide Médiapart !
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Franchement risible si ce n’était le chef de l’état qui parle ainsi …

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