vendredi 9 juillet 2010

Il y a cent ans : Revue de presse 4 au 10 juillet 1910

Vendredi 9 juillet 2010 :

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Une petite revue de presse centenaire et cent pour cent subjective des événements qui se sont déroulés l’été 1910 par le biais de la « bible » de l’époque de la presse nationale, « Le Petit Parisien »

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4 juillet 1910 : La mort de Wachter et … la réforme des retraites !

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Première journée de la semaine aérienne de Reims avec les cinquante kilomètres parcourut par Wachter sur son « antoinette » dans des conditions météorologiques déplorables mais qui forcent l’admiration de tous les journalistes présents.

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Ces mêmes journalistes seront consternés quand, le soir même, lors d’un simple test d’entrainement, le même Wachter se tuera toujours sur son « Antoinette » à la suite d’un décrochage inexpliqué de 300 mètres de hauteur.

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Coté politique, le Président de la République Fallière est en Auvergne tandis que son ministre du travail, Viviani, est à Rennes pour l’inauguration de la « Maison des mutualités » où il prononce un discours sur … la réforme des retraites ! Les journaux rappellent notamment qu’ « il a longuement défendu le principe de l’obligation des versements ouvriers et affirmé que la nouvelle loi serait appliqué dès 1911 et qu’il faudrait trouver les ressources nécessaires pour la faire appliquer »

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5 juillet 1910 : « le nègre Jeffries »

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Devant dix mille personnes, à Reno, l’américain Jeffries met KO au quinzième round l’anglais Johnston. Ce combat, attendu par le monde du sport, met tous les continents en ébullition. Et surtout, la plupart des journaux hexagonaux qui font leurs « unes » sur « le nègre Jeffries vainqueur »

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Sur le terrain de Bethenies, près de Reims, les conditions météorologiques perturbent la semaine aérienne et pas moins de neuf avions terminent en mauvaise posture dans les champs sur la vingtaine engagée ce jour là.

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6 juillet 1910 : Lynchages en série aux USA

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La victoire de Jeffries a déclenché aux USA une vague de violence. Les noirs sont pourchassés non seulement dans les villes du sud « où on le sait la haine de race est vivace » mais aussi dans les états du nord et principalement à New-York.

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Lors des « interpellations au gouvernement » (ancêtre de nos « questions au gouvernement »), les sénateurs pressèrent de questions le ministre des Colonies, Mr Trouillot sur les troubles agitant la Réunion et la Guadeloupe durant les campagnes législatives passé pour la première et en cours pour la deuxième. Dans les deux cas, le ministre promis une commission d’enquête. En attendant, les émeutiers emprisonnés se comptent par dizaine comme le montant des dégâts en millions de francs.

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En Crête, la situation dégénère brutalement avec la confirmation par le gouvernement crétois de la tenue imminente d’une séance de l’Assemblée nationale excluant les députés musulmans. Les puissances protectrices de la Crète (Angleterre, France, Russie, Italie) annonce de leurs côtés qu’une action militaire ne serait pas à écarter si cette séance est tenue sans les députés musulmans et sans que les fonctionnaires musulmans n’aient pas été réintégré dans leurs administrations respectives.

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7 juillet 1910 : Où l’on reparle de Waldeck-Rousseau

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L’inauguration du monument à la gloire de Waldeck-Rousseau, une inauguration républicaine faisant taire temporairement les divisions politiques, est le sujet principal du jour.

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La victoire de Jeffries continue à défrayer la chronique puisque les cinémas américains annoncent qu’ils ne diffuseront aucune image de ce combat pour éviter de nouvelles scènes d’émeutes.

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8 juillet 1910 : La réforme des retraites à l’ordre du jour

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Le débat sur les retraites surgit sur le devant de la scène avec l’interview par le Petit Parisien du Ministre du Travail, Mr Viviani, expliquant ses intentions pour la mise en place des douze régimes de retraites prévus courant 1911. Le coût de la mise en place est évalué par le ministre à 45 millions de francs rien que pour la moitié de l’année 1911. Ces régimes seront sous la responsabilité d’un « office des retraites » sous l’autorité de la direction de l’assurance sociale seule habilité à s’occuper de social. « Bien entendu, cet office ne sera pas occupé par des fonctionnaires mais par des personnes privées de manière à pouvoir s’accroitre ou diminuer suivant les besoins »

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Concernant la situation crétoise, la Grèce annonce qu’elle fait pression sur le chef du comité exécutif crétois, Monsieur Venizelos, pour qu’il accepte les conditions des puissances protectrices.

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9 juillet 1910 : Les Apaches à l’œuvre et la crise crétoise

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De nos jours, on appellerait cela des « casseurs » en provenance de « gang de banlieue ». En 1910, c’était des « Apaches » en provenance des « quartiers populaires »/ Toujours est-il que forces de police et bandes d’Apaches ont passé la fin de l’après-midi et le début de la soirée à se battre dans tous le centre ville de Paris, de la rue Quincampoix aux Halles. Le bilan final est lourd : plusieurs dizaines de blessés de part et d’autres, des dizaines d’interpellation, et d’importants dégâts aux infrastructures de la ville et aux magasins.

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Comme quoi, nos « gangs » n’ont rien inventé.

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La pesse révèle qu’un ultimatum a été adressé au comité exécutif crétois donnant une date butoir pour l’acceptation des revendications des puissances protectrices. De son coté, l’Empire Ottoman place son 3ème corps d’armée en alerte sur les côtes de la Mer Egée tandis qu’un incident armée se déroule à la frontière gréco-ottomane. Au même moment, neuf navires de guerre russe, français, anglais et italien viennent mouiller dans les eaux crétoises à proximité de la Sude et de Canée.

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10 juillet 1910 : Règle de conduite dans Paris et de nouveau les Apaches

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Pour mettre un frein aux nombreux accidents ayant pour cadre Paris, le Conseil municipal de la capitale prend la décision d’instaurer des « axes prioritaires » mettant ainsi fin à la priorité à droite systématique. Désormais, les grandes rues ou avenues seront prioritaires sur les rues ou avenues de plus petites dimensions. L’instauration de passages souterrains pour ces grandes avenues est aussi décidée pour tenter de réduire le nombre de piétons renversés par des voitures. Enfin, « le passage d’un examen aux élèves cochers ou aux conducteurs pour approfondir leurs connaissances de la circulation »

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La femme de l’un des policiers impliqués dans les heurts avec les Apaches la veille est menacées de mort par plusieurs d’entre eux si son mari ne retire pas les accusations qu’il porte contre les meneurs des Apaches.

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