lundi 12 juillet 2010

CTGQOYCP : Charles Ponzi et les pyramides

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Lundi 12 juillet 2010 :
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Le lundi, comme prévu, un événement « C’est tellement gros qu’on y croit pas ». Et pourtant, tout dans l’histoire racontée est véridique.
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Aujourd’hui, grâce à Nicolas Cori et un vieux Libération, l’histoire de Charles Ponzi et de sa pyramide !
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Lorsqu’en 2008, Bernard Madoff est arrêté, la première chose qu’il reconnut devant les enquêteurs est la clé de son système : « Pour résumer, c’était un système de Ponzi », reconnaissant ainsi implicitement que son affaire fructueuse ne reposait que sur le mensonge.
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Dit autrement, Bernard Madoff utilisait une «pyramide de Ponzi», du nom de Charles Ponzi, un Italo-Américain resté dans l’histoire pour avoir escroqué des dizaines de milliers de personnes à qui il offrait des rendements intenables, en utilisant l’argent des derniers déposants.
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Mais qu’a donc fait ce Charles Ponzi pour avoir donné son nom à l’une des plus rentables escroqueries existantes ?
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En 1920, Charles Ponzi découvre qu’il existe un moyen simple de faire de l’argent avec la Poste grâce au système des International Postal Reply Coupon (les coupons réponses internationaux). Ces bons servent alors à affranchir le courrier depuis n’importe quel endroit sur la planète. Mais leur valeur dépend du pays où on les achète. Et, à cette époque, du fait de l’inflation qui a cours en Europe, un coupon acheté en Italie vaut moins cher qu’aux Etats-Unis. Il peut même être échangé à la Poste américaine contre un timbre d’une valeur supérieure. Il suffit ensuite de vendre le timbre et de toucher sa plus-value. Et le tout est parfaitement légal.
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Ponzi monte alors à Boston une entreprise d’investissement, la Securities Exchange Company, et promet, grâce à sa méthode, d’offrir un taux de 50 % de retour sur investissement en quarante-cinq jours. Au début, son système fonctionne. Les premiers clients sont satisfaits et alimentent le bouche à oreille. En quelques mois, l’argent afflue par dizaines de millions de dollars. Charles Ponzi devient millionnaire et célèbre. Mais sa réussite fulgurante rend suspicieux. La presse calcule alors que pour pouvoir offrir les rendements promis, il faudrait qu’existent 160 millions de coupons réponses internationaux. Or, seulement 27 000 sont en circulation. Ponzi ne peut donc offrir de tels rendements qu’en trichant. On découvre également que l’intéressé a déjà fait de la prison, au Canada, pour avoir participé à un système pyramidal équivalent. La police arrête alors Charles Ponzi. Ce dernier, après avoir été condamné et envoyé pendant plusieurs années en prison, finira sa vie dans la pauvreté.
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Cette histoire est devenue emblématique des fausses promesses offertes par la finance. Une «chaîne de Ponzi» repose sur la croyance que l’on va réaliser des profits inédits. Attirée en masse par les promesses financières, la clientèle accourt et les capitaux affluent, permettant de respecter l’engagement initial. Jusqu’à ce que quelqu’un crie «le roi est nu» et que la bulle spéculative explose. Dans une telle histoire, il faut un escroc et, surtout des clients crédules. De fait, de nombreuses pyramides de Ponzi ont prospéré dans des pays de l’ex-bloc soviétique qui découvraient le capitalisme.
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Mais il ne faudrait pas croire pour autant que le système ne fonctionne que dans des pays où le capitalisme financier est peu développé. L’affaire Madoff le prouve !
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