mardi 9 novembre 2010

Gérer la fin de grève : les français ne savent pas le faire !

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Mardi 9 novembre 2010 :
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Le problème en France avec les grands mouvements syndicats, c’est leur arrêt. Si ce n’était certainement pas une débâcle cuisante, la mobilisation en très net recul de samedi dernier le démontre clairement. Je dirais presque que c’est la manifestation de trop qui ne peut que renforcer Nicolas Sarkozy et ses sarkozistes !
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Les syndicats sont allés au bout d’une logique suicidaire alors que tout le monde a compris depuis au moins une dizaine de jours que la mobilisation et surtout l'esprit des revendications font désormais parti du passé.
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Alors qu’il aurait fallu réfléchir à une autre manière de combattre, alors qu’il aurait fallu réfléchir à « l’après », les organisations syndicales se sont arc-boutées sur des manifestations dont tous les observateurs pouvaient voir les limites.
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Même si ces manifestations recevaient un soutien d’estime certain, cela ne se traduisait plus dans la rue. Les syndicats ne représentaient qu’eux même, leurs bastions, et n’ont pas réussi à rassembler dans la rue au-delà. Nous avons vu dans les rues la SNCF, l’Education nationale, les employés du port, les territoriaux mais certains de ceux qui anciennement faisait le ton social avait quasiment disparu : la RTM, la SNCM, les grandes entreprises étatiques.
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Même la filière pétrolière, pourtant sensée être en première ligne, n’a pu prouver sa force que par des actions de blocages et d’arrêt de l’approvisionnement à la source. Pourtant, même avec l’engagement dur des grévistes, la paralysie n’a pu se faire à cause tout simplement de la division des syndicats. Les pétroliers ont mis en place d’autre filière permettant d’approvisionner la grande majorité des pompes sans trop de problème.
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Le mot d’ordre lancé aux transporteurs a fait, quant à lui, un bide retentissant. Il n’y aura pas de nouveau Tarzan en 2010 tout simplement parce que les syndicats, sûr de leur puissance, ont tout simplement oublié que ce qui fit la force des grandes grèves passés des routiers, c’est qu’elles ont toujours été initiées par les organisations patronales de transporteurs et non par les syndicats de routiers.
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Quant aux salariés du privés sensés rejoindre les grévistes lors des manifestations du samedi, ils ont visiblement préférés rejoindre les rangs de clients des grandes surfaces plutôt que les rangs des cortèges syndicaux, puisque le nombre de manifestants dans les rues a été sensiblement le même que ceux de la semaine. Entre parenthèse, réaction dure à comprendre vu les enjeux.
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Enfin, le seul corps de métier où le conflit a pris, s’est vu vilipendé par ceux sensé les acclamer après quelques jours de grève. Quoiqu’en dise les syndicats, les éboueurs ont fait les frais de la vindicte marseillaise au point que certains remettent en cause leur passage dans les foyers pour les étrennes. Une première dans un conflit social.
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Il aura fallu que les syndicats tirent les leçons de ce semi échec pour qu’enfin ils se décident à changer leur fusil d’épaule et organiser le mouvement sous d’autres formes.
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Ceci-dit, ne nous trompons pas de combat. La véritable seule manière d’empêcher la réforme des retraites telle qu’elle est présentée actuellement est de battre Sarkozy en 2012. Et là, pour vous permettre de mieux réfléchir aux enjeux, je vous renvoie à mon papier du 21 octobre dernier où l’on pouvait trouver l’attitude de chaque parti en cas de victoire de leur poulain lors des présidentielles de 2012.
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Je vous laisse méditer !
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