mardi 30 novembre 2010

Loi Nomé : nouvelle aberration du secteur énergétique

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Mardi 30 novembre 2010 :
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C'est une réforme historique, qui devrait libéraliser le marché de l’électricité hexagonale. C’est du moins de cette manière que le gouvernement tente de nous vendre cette réforme. La loi Nome (Nouvelle organisation du marché de l'électricité) a enfin été adoptée en seconde lecture à l’Assemblée nationale le 24 novembre au soir. Le projet de loi qui porte sur la nouvelle organisation du marché de l’électricité prévoit surtout qu’EDF vende jusqu’à 25% de sa production nucléaire à ses concurrents domestiques, à l’instar de GDF Suez, Poweo ou encore Direct Energie, pour un prix qui devrait être fixé par le gouvernement puis par la Commission de régulation de l’énergie.

Or, il s'agit là d'une aberration supplémentaire dans le secteur de l'énergie.
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On peut débattre de la rente supposée liée à la production d'électricité d'origine nucléaire dans notre pays mais il n'y à aucune raison d'en faire bénéficier les nouveaux entrants sans que ceux-ci soient concernés par les charges à venir. En procédant ainsi, on ne les incite pas à innover en investissant dans des unités nouvelles de production d'électricité. Et comment pourras-t-on vérifier que cette électricité achetée à un « prix discount » ne sera pas revendue plus cher à l'étranger par ces mêmes opérateurs ?
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Au final, c'est le consommateur qui sera pénalisé. Il y a quelques jours, on apprenait que Bercy autoriserait une nouvelle hausse de 3% des tarifs de l'électricité au début de l'année prochaine, après une augmentation identique le 15 août dernier destinée au financement des énergies nouvelles. La loi Nomé provoquera à nouveau une hausse importante des prix de la part d'EDF dans les années à venir qui répercutera à ses clients le manque à gagner du discount fait à ses concurrents sans aucune contrepartie positive, bien au contraire.
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Cette loi, censée améliorer la concurrence aboutira a organiser une hausse des prix ce qui est un comble. On le sait, contrairement aux attentes d’entreprises comme POWEO, les familles ne quittent pas facilement l’opérateur historique (96 pour cent sont restés fidèles à EDF). Leur bon sens et les expériences, tant étrangères que françaises dans d’autres domaines, les font craindre à juste titre une hausse des tarifs ou une dégradation de la qualité du service, une fois passés les premiers mois, ceux où tous les arguments sont avancés pour les séduire. Les consommateurs doivent désormais s’attendre à des hausses cumulées atteignant des niveaux records venant amputer le pouvoir d’achat déjà bien mis à mal pour l’immense majorité d’entre eux.
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