dimanche 28 novembre 2010

L’info du dimanche : Climat: l'Europe doit s'engager

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Dimanche 28 novembre 2010 :
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La rubrique dominicale de mon blog, « l’info du dimanche », cette information locale, régionale ou nationale glanée dans la presse et qui m’a fait bondir de colère ou de joie durant la semaine.
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Mediapart a publié vendredi la tribune de Jean-Luc Bennahmias concenrant les décisions de l’’Europe vis-à-vis de la politique climatique/
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Suspendue à la négociation qui s'ouvre lundi 29 décembre à Cancun, l'UE ne doit pas attendre un accord global pour s'engager à «aller vers une réduction de 30% des gaz à effet de serre à l'horizon 2020», estime t’il.
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Je vous laisse découvrir par vous-même cette tribune.
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Bonne lecture
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Climat : l'Europe doit s'engager
26 Novembre 2010 Par Jean-Luc BENNAHMIAS
Edition : Les invités de Mediapart
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Il est nécessaire d'aborder le prochain sommet consacré à la lutte contre le changement climatique avec quelques données en tête: selon une récente étude du Global Carbone Project (organisme international de recherche sur la lutte contre le réchauffement climatique), la quantité des émissions de gaz à effet de serre a encore augmenté de 3% en 2010 après une légère baisse constatée lors de l'année 2009, principalement due aux délocalisations de notre industrie sur d'autres continents et à la crise économique et financière. Il est maintenant acquis qu'une hausse de 2 degrés des températures mondiales se profile. Notre environnement ne résisterait pas à une hausse encore plus rapide car elle engendrerait d'innombrables conséquences. L'Agence internationale de l'énergie prévoit de son côté une hausse de 3,5 degrés à moyen terme si les gouvernements n'agissent pas davantage qu'ils ne le font aujourd'hui.
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À ne rien faire, le réchauffement climatique pourrait même atteindre sept degrés d'ici 2100, selon l'Institut de recherche sur les impacts du climat de Potsdam.
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Le constat est implacable : en l'état actuel, nos engagements ne sont pas susceptibles de minimiser les dégâts du changement climatique.
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Bref, nos gouvernements doivent faire plus, et plus vite.
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L'Europe le sait mais elle suspend à la signature d'un accord global son ambition de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 30 % d'ici 2020... On connaît les réticences. On sait qu'une poignée d'industriels européens, guidée par des intérêts de très court terme et aveuglée par le cynisme, a financé des sénateurs climato-sceptiques aux Etats-Unis. Que le jeu de billard à deux bandes consistait à bloquer le Sénat américain pour venir mielleusement demander ensuite aux politiques européens de ne pas aller de l'avant, évoquant leur isolement supposé!
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Devant l'évidence des faits, peut-on encore douter de l'urgence de la situation? Comment ne pas croire que l'effort à fournir s'impose à tous, à l'échelle mondiale?
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S'il est vrai que la lutte contre le changement climatique s'est imposée depuis quelques années comme l'un des enjeux majeurs de l'agenda politique, toutes les tentatives de conciliations internationales censées enfin agir pour que nous ayons à l'échelle mondiale un mode de vie plus respectueux de notre environnement ont été des pétards mouillés! Une fatigue perceptible et compréhensible sur des déclarations aussi éloquentes que creuses s'installe désormais. Concentrons notre attention sur l'évaluation des résultats. Nous n'avons pour l'instant que de bien faibles seuils plancher concernant nos émissions de gaz à effet de serre. Qui plus est, concernant l'efficacité énergétique et le taux de 20% d'énergies renouvelables à atteindre en 2020, le compte n'y est absolument pas! Il en est d'ailleurs de même à propos des investissements dans le domaine de la recherche, pourtant si vitaux.
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La conférence de Copenhague, montée en épingle, a montré tout le ridicule des rivalités entre Etats membres au sein de l'Union européenne. Le pire serait que Cancun se résume à un Copenhague bis: «paroles et paroles» surmédiatisées dont on nous promet des avancées divines, et qui finalement n'accouchent que d'une souris, conséquence d'une discorde généralisée et de la confrontation entre intérêts privés et nationaux. Triste spectacle.
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Après la déception du sommet de Copenhague, une autre conférence s'est tenue à Nagoya au Japon sur un autre sujet: la biodiversité. Moins médiatique, peu suivie, sans grand show politique. Pour quel résultat? Et bien oui, des avancées «globalement positives»! L'inverse de Copenhague en somme. Tout n'est pas réglé bien évidemment mais plusieurs avancées en faveur de la biodiversité et des écosystèmes sont actées. Une petite respiration pour toutes les espèces vivantes qui nous entourent, une leçon de méthode bienvenue pour les prochaines étapes, à commencer par Cancun.
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L'enjeu de cette échéance est simple: les Etats qui ont jusqu'ici rechigné à prendre activement part à la lutte contre le réchauffement climatique (Chine et Etats-Unis en tête) doivent désormais prendre leurs responsabilités. Cela passe par l'adoption d'engagements ambitieux mais surtout juridiquement contraignants pour chaque Etat, en adéquation avec les possibilités de chacun.
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Si d'aventure Cancun se révélait être un échec de plus, alors l'Europe doit, sans plus attendre, mettre en œuvre de son côté des mesures ambitieuses, réalistes, efficaces et créatrices d'emplois non-délocalisables: aller vers une réduction de 30% des gaz à effet de serre à l'horizon 2020.
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Tel est le prochain défi européen en matière de lutte contre le changement climatique.
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