lundi 11 mai 2009

Commémorations mouvementées et devoir de mémoire à réinventer

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Lundi 11 mai 2009 :
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Nous voici trois jours après les célébrations du 8 mai 1945, ce 8 mai si loin, si proche. Il y a un demi siècle, toutes les tranches d’âge avait vécu ces années de misères, ces années noires pour notre France. Aujourd’hui, il ne reste plus que nos parents vieillissants pour vivre leurs souvenirs.
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Et de nouveau, comme à chaque commémoration, se pose la question du souvenir. Que veux-dire pour les plus jeunes cette date ? Elle a malheureusement pour eux exactement le même écho que le 2 décembre 1802, le 14 juillet 1789, le 13 septembre 1515, ou le 25 décembre 498. Au mieux un chapitre dans un livre d’histoire, au pire un simple paragraphe sans même une illustration.
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Le temps aidant, la mémoire de celles et ceux qui étaient debout à l'époque sur les plages de Provence, dans les maquis ou dans l'ombre résistante ne nous appartient plus. Le temps a raison de tout.
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Que seront le 8 mai ou le 11 novembre dans un siècle. Sans doute pas grand chose de plus ou de moins que le 14 juillet. On fêtera peut-être dans le futur une liberté qui n'aura jamais connu ni la guerre ni la privation.

Malgré cela, le devoir de mémoire n'est pas qu'une jolie nécessité et il faut aussi faire l'effort de faire comprendre aux français l'importance et la signification de ces commémorations. Une commémoration engage tout l'État et, dans cette optique, les hauts fonctionnaires doivent y assister. Mais elle doit aussi rassembler les citoyens et conforter la conscience nationale..Il ne faut surtout pas tomber dans la surenchère. Ces dernières années, il y a eut des demandes fortes auxquelles les pouvoirs publics n'ont pas su résister entrainant une multiplication par deux des commémorations nationales (six en 1999, douze cette année) qui diminue d’autant l'effet de chacune d'entre elle.
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C’est pour cela, une fois n’est pas coutume, que je rejoins pleinement les conclusions de la « Commission Kaspi » rendues publiques en novembre dernier lorsqu'elle affirme qu’ « il faut limiter leur nombre pour donner aux principales la résonance qu'elles méritent. »
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Je pense qu’il est plus que temps de réfléchir sur ce sujet « brulant » quand on voit la réaction des associations d’anciens combattants sur Vitrolles vendredi dernier et redonner un vrai sens à ce devoir de mémoire, un sens que toutes les générations puissent s’approprier.

Mon dernier papier sur les commémorations :
http://mathon.blogspot.com/2008/11/commmorations-outrance.html
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