jeudi 25 mars 2010

Grand capital + petit prolétariat = mort de la taxe carbone !

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Jeudi 25 mars 2010 :
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Titre volontairement provocateur, vous comprendrez pourquoi en fin d’article.
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La nouvelle a fait l’effet d’une bombe : la taxe carbone a donc été repoussée aux calendes grecques. Nicolas Sarkozy l'a confirmé ce mercredi, le projet de loi sur la taxe carbone est reporté sine die et il a précisé qu'elle ne verrait le jour qu'au niveau européen et a rappelé que si nos voisins ne l'appliquaient pas, les entreprises françaises seraient soumises à une concurrence déloyale.
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Cependant, plusieurs pays européens n'ont pas attendu que l'Union européenne s'empare de cette législation et appliquent déjà une taxe carbone. Les pays du Nord ont montré l'exemple comme la Suède, le Danemark, la Norvège et la Finlande, qui ont tous une taxe carbone en marche. En Suède, particulièrement, cela fonctionne bien, depuis presque vingt ans.
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Cette taxe carbone, que tout le monde réclamait, élément central du pacte écologique de Nicolas Hulot et du Grenelle de l'Environnement, présentée comme une mesure phare par le gouvernement et Nicolas Sarkozy, même mal engagée, mal calculée, mal positionnée, retoqué en parti par le Conseil Constitutionnel, avait le mérite de poser un minima et surtout de faire réfléchir les français sur les problèmes environnementaux.
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Mais au-delà du déni environnemental, c’est aussi un déni européen. En effet, la France, jusqu’à présent élément moteur de l’Europe, à la pointe des combats, qui avait décidé d’instaurer cette taxe pour créer un phénomène d’entrainement, abandonne aussi son leadership au profit d’une politique de « suivisme » en annonçant qu'il fallait attendre un accord à l'échelle de l'Europe.
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C’est donc aussi un abandon de cette politique volontariste dans l’entrainement de l’Europe qui a été acté cette semaine. Et cela est aussi une grande défaite dans le concert européen.
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Enfin, cette décision qui réjouit tant le Medef que l’organisation patronale se déclare « soulagé » ne peut être considérée que comme une capitulation en rase campagne devant « les grands lobbies industriels » comme les a qualifié Dany le rouge.
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Alors si tout le monde s’accorde à dire qu’une réflexion et une taxation sur ce sujet ne peut être qu’européenne, il est dommageable pour notre pays que la France n’en ait plus la maitrise et encore moins la légitimité pour instaurer l’élan qui transformerait la politique environnementale européenne en une véritable machine de guerre.
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Au fait, juste histoire de rigoler un peu, quels sont les deux partis politiques à se réjouir de l’abandon de la taxe carbone et se retrouver sur la même ligne politique que le Medef de Laurence Parisot ? Je vous le donne en mille : le … NPA et le PCF. Incroyable mais vrai.
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Alors quand le grand capital s’allie au petit prolétariat sur le dos de la planète, je me dis que les problèmes environnementaux risquent de perdurer très longtemps !
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