mardi 28 juillet 2009

Le serpent de mer vitrollais … Pas le stadium, l’autre !

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Mardi 28 juillet 2009 :
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L’année politique se termine sur un conseil municipal presque calme, ce qui détone avec ce qui s’est passé à Aix-en-Provence dimanche dernier. La chaleur et l’absence du leader de l’opposition ont probablement rendu atone les élus.
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Et c’est dans cette torpeur estivale que nous avons assisté à un coming-out étonnant de Rolande Guedj qui, soudain, s’est mise à vraiment jouer son rôle de conseillère d’opposition.
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Deux interventions remarquées qui ont intrigué beaucoup de monde à la fois par leurs tranchants et surtout par les sujets sur lesquels elles ont été faites : Kiffa et la Savem, pas moins de deux sujets liés directement aux finances alors qu’il y a encore quelques semaines, Rolande Guedj ne cachait pas son ignorance sur ce sujet très aride.
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La conseillère municipale est donc intervenue sur le financement du chapiteau de Kiffa sur lequel pour ma part je ne vais pas revenir sauf pour préciser un point : s’il est vrai que le montage d’un chapiteau provisoire ne nécessite pas de permis de construire, et encore sous certaines conditions, je ne garantie pas que les aménagements qui ont été faits sur ce terrain (parking de 60 places, dalle de béton de soudainement, travaux d’accommodation, etc…) soient eux totalement exemptés de cette procédure juridique.
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Par contre, le point de friction le plus important a été l’un des deux serpents de mer vitrollais, pas le Stadium cette fois-ci mais la Savem ! Et là, il y en a des choses à dire sur la Savem !
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A l’ordre du jour de ce jeudi, le fait que la municipalité éponge le passif 2008 de la Savem, soit 167.000 euro. Pour mémoire, les déficits de cette structure pour 2006 étaient de 92000 euros et 110000 euros pour 2007, déficit épongé par Vitrolles comme convenu dans les accords. 167000 euros, voilà une belle somme surtout quand on constate comme on vient de le faire que nous sommes apparemment dans une explosion exponentielle des déficits de cet organisme.
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La mairie, prisonnière d'un « bail léonin » (c’est comme cela que le maire lui-même qualifie le contrat qui lie la ville à la Savem) dont l'échéance avait été fixée en 2029, ne peut en l’état faire grand-chose, c’est du moins le message que l’adjoint aux grands travaux a tenté de nous faire passer et a martelé tout au long de cette fameuse délibération et du débat qui a suivi.
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Toutefois, il y a quelque chose de curieux dans l’attaque de Vista à propos de la Savem. Il est de notoriété publique que si Rolande Guedj est devenu si « pointue » dans le domaine des finances, c’est grâce à son mentor, Jean-Louis Archevéque, adjoint aux finances de Jean-Jacques Anglade de 1983 à 1995. Or, c’est en 1993, donc sous la municipalité Anglade à laquelle appartenait Jean-Louis Archevéque, comme adjoint aux finances, que ce bail léonin a été signé. Cherchez l’erreur !
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On peut aussi écarter l’argument qu’à cette époque la commune ignorait l’état de la Savem. Car en 2002, la Cour Régionale des Comptes pointait de manière sévère les disfonctionnements dans la gestion de cet organisme « La SAVEM a toujours présenté une situation financière dégradée qui a abouti à la cession de son patrimoine dans des conditions onéreuses pour la commune. » Donc, dès sa création en 1966, jusqu’en 1995, date de la cession du patrimoine, la Savem était un gouffre financier. Ce qui n’a pas empêché en 1993 la municipalité Anglade de signer ce bail léonin ! Mieux, en 1995, à la suite du protocole d’accord conclu dans le cadre de la cession du patrimoine de la SEM par cette même municipalité, la contribution initiale de la commune qui se limitait à 50 % du déficit, a été portée à 100 % !
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Ce qui fait dire à la C.R.C. « Cette contribution, comprise entre 0,2 et 0,3 M€ (1,5 et 2 MF) par an, est égale au déficit constaté dans les comptes annuels qu’elle équilibre strictement. Le risque est totalement absent pour la SEM, dont le compte est équilibré par la ville, et qui est rémunérée sur la dépense, sûre et peu consommatrice de moyens puisqu’elle est essentiellement constituée de remboursements d’emprunts ou de loyers, et non sur les recettes, ce qui l’inciterait à commercialiser les locaux vacants. »
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Ce qui était valable en 2002 lors de la rédaction de ce rapport semble toujours d’actualité quand on voit la dernière délibération municipale !
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Je conseille à ceux qui s’intéressent à ce problème à lire le rapport 2002 de la C.R.C. (
http://www.ccomptes.fr/fr/CRC22/documents/ROD/PAR200211.pdf), principalement à partir de la page 42 qui traite spécifiquement de la Savem. Et pour tenter d’être totalement objectif, de ne pas sauter les pages 50 et 51 qui sont la réponse de Jean-Jacques Anglade à la C.R.C où l’on apprend que les projets de la Savem sont directement liés à la réalisation de la fameuse station d’épuration dont, là aussi, il faudra peut-être un peu creuser même si nous avons devant nous une belle réalisation technique.
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Pour revenir à ce fameux conseil municipal et à l’intervention de Rolande Guedj, assisterait-on avec le groupe Vista en élément déstabilisateur à un règlement de compte entre anciens de la municipalité « angladiste » et les « obinistes » ?
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En tout cas, vu les interventions pointus de la conseillère municipale il ne fait aucun doute que son mentor désire mettre la municipalité actuelle en difficulté !
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