lundi 13 juillet 2009

Origine de la démocratie participative ?

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Lundi 13 juillet 2009 :
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La démocratie participative est dans toutes les bouches. Relancée par Ségolène Royal lors de la dernière campagne présidentielle, décriée, moquée, tournée en dérision, il n’y a désormais pas un seul élu qui ne soit devenu un adepte défenseur de ce type de démocratie.
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Pour seule preuve la multiplication des forums, commissions extra-municipale, rencontres, cafés démocratiques, soirées thématiques qui fleurissent dans nos communes.
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Mais ce n’est pas l’ex candidate socialiste qui a l’apanage de cette invention. Son origine remonte au début de la Révolution française, lorsque les clubs, les sections, les sociétés bouillonnaient d’échanges et de propositions : une forme de cette démocratie participative que nous connaissons désormais.
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Entre 1789 et 1791, les sources officielles estiment que 5221 communes de France ont connu au moins l’existence d’une société.
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Le but de ces clubs étaient la soif des citoyens « d’en bas » de participer au débat public et à la prise de décision ultime. Autre élément intéressant, la présence des femmes au sein de cette mouvance est importante. Elles ne se contentent pas d’écouter, elles débâtent et sont une force de proposition incontournable. Deux clubs pourtant ne toléreront les femmes que comme spectatrices : les Jacobins et les Cordeliers.
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Toutefois, en mai 1793, au moment de « la patrie en danger », le Club des Jacobins reçu en grande pompe une délégation du Club des citoyennes républicaines révolutionnaires venue présenter leurs propositions pour « sauver la patrie ».
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La Révolution puis la prise de conscience démocratique ne se développera que grâce à l’existence de ces clubs et aux débats, souvent passionnés, qui en furent le ciment.
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De même, la place des « citoyennes » au sein de cette même démocratie balbutiante fut certainement l’un des moteurs des idées démocratiques et du rôle des femmes au sein de la population française.
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Toutes ces avancées et cette période bouillonnante de démocratie inventive sera stoppé net par le général Bonaparte pas encore empereur.
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Mais ceci est une autre histoire
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3 commentaires:

MP a dit…

Tu coupes un peu les virages ;-)

Parler de 1793 comme la matrice de la démocratie participative, c'est un peu fort. Je ne remets pas en cause le fait évoqué, mais en juin 1793, la constitution de l'an I est adoptée. Elle était certes très démocratique, mais elle fut aussitôt suspendue, en raison, comme tu le soulignes, de la "patrie en danger".

1793, c'est le gouvernement révolutionnaire, un gouvernement d'exception, la dictature des comités, le règlement des débats politiques par l'élimination physique (bref, la Terreur).

Enfin, le Bonaparte pas encore empereur, de ce point de vue, ne constitue pas une véritable rupture. En 1797, les Directeurs organisent, eux-mêmes, un coup d'état car le parlement élu est à majorité royaliste (coup d'état de fructidor an V).

Il n'y a donc pas eu une véritable démocratie en France entre la fin de la monarchie et le Consulat.

Jean-Claude Mathon a dit…

Je ne parle pas d’un régime démocratique au niveau de l’Etat mais de la « démocratie participative » au niveau du citoyen, consistant en la prise de parole du citoyen dans des assemblées politiques plus ou moins formelles. En fait, je fais référence à Ségolène Royal qui a instillé cette notion dans l’esprit des français lors de sa campagne présidentielle.

Dans cette optique, ses loges « Désirs d’avenir » étaient totalement comparables aux loges ou clubs rencontrés sous la révolution et que Bonaparte Premier Consul a interdites.

Et actuellement, certains « café démocrate » sont aussi bouillonnants et fournisseurs d’idées que pouvait l’être un rencontre du Club des Cordeliers.

Jean-Claude

MP a dit…

Vu comme ça, je comprends un peu mieux tes raccourcis.

Il ne reste plus qu'à espérer que les démocrates ne finissent pas comme les Cordeliers au Champ de Mars ;-)